La majorité des médecins du secteur public au Zimbabwe ont entamé une grève pour dénoncer le manque de matériel de protection contre le coronavirus, rejoignant ainsi le mouvement des infirmiers, a annoncé jeudi leur principal syndicat.
L’essentiel des membres de l’Association zimbabwéenne des médecins des hôpitaux (ZHDA) a cessé le travail, a affirmé à l’AFP son chef Tawanda Zvakada.
« Tant que nous ne réglons pas certaines choses, on suspend notre activité », a-t-il ajouté.
« Dès que le matériel de protection sera disponible, dès que notre sécurité en tant que personnels de santé sera garantie, nous serons prêts à servir la population zimbabwéenne », a ajouté le trésorier de la ZHDA, Tapiwa Mungofa.
Les infirmiers ont entamé mercredi un mouvement de protestation pour les mêmes raisons.
Jeudi, l’hôpital central d’Harare, l’un des principaux établissements hospitaliers du pays, était en train de fermer faute de personnel, selon la ZHDA.
A l’hôpital Parirenyatwa d’Harare, le plus grand centre médical du pays, « on assure les urgences, mais on a réduit nos services, on n’a plus de patients à la journée (…) pour limiter les risques de propagation de la maladie », a expliqué le syndicat.
Selon le journal d’Etat The Herald paru jeudi, du matériel de protection offert par le milliardaire chinois Jack Ma est arrivé au Zimbabwe et doit être rapidement distribué.
Le Zimbabwe a jusqu’à présent confirmé trois cas de Covid-19. L’un des patients, âgé de 30 ans, est décédé. L’hôpital où il était soigné ne possédait pas de ventilateur, a accusé sa famille.
L’impact de l’épidémie de Covid-19 pourrait être très violent au Zimbabwe, plongé depuis une vingtaine d’années dans une crise économique catastrophique.
Le pays souffre notamment de pénuries de produits de première nécessité, de la dévaluation de sa monnaie et d’hyperinflation. Faute de moyens, son système de santé est à l’agonie et manque de médicaments, de matériel et même d’eau.