Le prédicateur radical peul Amadou Koufa, important chef jihadiste du centre du Mali, fait « probablement » partie les victimes d’une opération combinée des armées malienne et française contre sa base, dans la nuit de jeudi à vendredi, a confirmé le ministère malien de la Défense.
L’armée malienne et la force française Barkhane « ont mené une opération coordonnée, dans le centre du Mali le 23 novembre 2018, sur une base abritant le commandement de la Katiba d’Ansar Dine du Macina » dirigée par Amadou Koufa, indique le ministère dans un communiqué posté vendredi soir sur son site d’information.
« Cette opération coordonnée a permis de neutraliser une trentaine de terroristes dont Djourétou, le chef de base; Bobala, le chef des opérations et probablement Amadou Koufa », ajoute-t-il, confirmant une information donnée par la France.
Dans un communiqué publié vendredi soir, l’armée française avait annoncé avoir mené dans la nuit de jeudi à vendredi une opération dans le centre du Mali qui a permis la « mise hors de combat » d’une « trentaine de terroristes ».
La ministre des Armées Florence Parly a salué « une action d’ampleur, complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali, Amadou Koufa, chef de la katiba Macina ».
Le groupe de Koufa est apparu il y a trois ans dans le centre du Mali. Depuis lors, les violences intercommunautaires notamment se sont multipliées. Elles opposent les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.
Amadou Koufa était apparu aux côtés de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » (GSIM), et l’Algérien Djamel Okacha dit Yahia Aboul Hammam, dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans une vidéo diffusée le 8 novembre, appelant à « poursuivre le jihad ».
Amadou Koufa, qui disait parler « au nom d’Ag Ghaly », invitait les musulmans en général à « faire le jihad », avant de s’adresser en particulier aux membres de l’ethnie peule.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.