Le ministre français de la Santé Olivier Véran a demandé samedi une « révision des régles dérogatoires de prescription » de divers traitements comme l’hydroxychloroquine, après la parution d’une étude pointant son inefficacité et ses risques pour les malades du Covid-19.
« Suite à la publication dans The Lancet d’une étude alertant sur l’inefficacité et les risques de certains traitements du Covid-19 dont l’hydroxychloroquine, j’ai saisi le HCSP (Haut conseil de la santé publique) pour qu’il l’analyse et me propose sous 48h une révision des règles dérogatoires de prescription » ,a indiqué le ministre dans un tweet.
En dehors des essais cliniques, la France a déjà restreint l’usage de l’hydroxychloroquine (HCQ) à l’hôpital uniquement et seulement pour les cas graves, sur décision collégiale des médecins.
Cette molécule, dérivée de l’antipaludéen chloroquine, connaît depuis fin février une notoriété inédite depuis que le Pr Didier Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) à Marseille, a relayé une petite étude chinoise, peu détaillée, affirmant que le phosphate de chloroquine montrait des signes d’efficacité chez des patients atteints de SARS-CoV2.
Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il prenait de l’hydroxychloroquine tous les jours à titre préventif, et le Brésil de Jair Bolsonaro en a recommandé l’usage.
Deux études, une chinoise et une française, publiées la semaine dernière, ont cependant constaté que l’HCQ ne réduisait pas significativement les risques d’admission en réanimation ni de décès chez les patients hospitalisés avec une pneumonie due au Covid-19.
Et une autre étude, avec des données portant sur 96.000 patients au total, parue vendredi dans The Lancet, à laquelle M. Véran fait allusion dans son tweet, a conclu que ni la chloroquine, ni l’HCQ, ne se montrent efficaces contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés. Selon cette étude, ces molécules augmentent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque.