Si Moscou a salué samedi la mémoire de George Herbert Walker Bush, voyant en l’ex-président américain un artisan du réchauffement des relations russo-américaines, son rôle dans la chute de l’URSS et la perte par la Russie de son statut de superpuissance qui avait suivi restent pour beaucoup des sujets de ressentiment.
Dans le monde occidental, beaucoup se souviennent avec émotion du sommet historique entre le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et Georges H. W. Bush à Malte les 2 et 3 décembre 1989, au cours duquel ils annoncèrent la fin de la Guerre froide.
C’était quelques semaines après la chute du mur de Berlin, après plusieurs décennies de confrontation et de course à l’armement. A Malte, Georges Bush salua avec chaleur les réformes, la « perestroïka » engagée par Mikhaïl Gorbatchev
Deux ans plus tard, l’Union soviétique avait disparu et la nouvelle Fédération de Russie sombrait dans le chaos. Deux ans encore s’écoulaient avant que George H. W. Bush ne déclare avec satisfaction que « nous sommes le seul superpouvoir qui reste », une phrase restée en travers de la gorge de beaucoup en Russie.
Samedi, le président russe Vladimir Poutine a salué en l’ancien président américain un « homme exceptionnel » mais soigneusement évité d’évoquer la Guerre froide ou la chute de l’Union soviétique, lui qui avait un jour qualifié la dissolution de l’URSS de « plus grande tragédie géopolitique » du XXe siècle.
« Georges Bush Senior a fait énormément pour renforcer la coopération russo-américaine sur les problèmes de sécurité internationale », a déclaré le président russe dans un télégramme adressé à son fils, Georges W. Bush.