La journée « Togo mort » était peu suivie mardi à Lomé, où les activités économiques suivaient leur cours malgré l’appel lancé par la principale coalition de l’opposition pour dénoncer le processus électoral avant les législatives controversées du 20 décembre, a constaté l’AFP.
La campagne électorale a démarré timidement mardi, alors que les 14 partis formant la coalition, qui ont décidé de ne pas présenter de listes, accusent le pouvoir d' »irrégularités » dans l’organisation du scrutin.
Le pays traverse une grave crise politique depuis plus d’un an, avec des manifestations massives pour réclamer la démission du président Faure Gnasingbé. Ce dernier a succédé en 2005 à son père qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.
Dans les grands marchés d’Adawlato et d’Hedzranawoé, à Lomé, presque tous les magasins étaient ouverts et animés en milieu de matinée. Certaines échoppes étaient toutefois fermées au marché du quartier Bè, traditionnel fief de l’opposition.
Les banques étaient également ouvertes en ville, de même que les bureaux de l’administration publique. A Déckon (centre-ville), les vendeurs de téléphones portables et autres commerçants travaillaient comme à leur habitude.
« Je ne peux pas m’amuser à fermer ma boutique parce que c’est la veille des fêtes de fin d’année. L’activité économique est morte ces derniers temps et c’est pendant cette période que nous vendons un peu », a déclaré à l’AFP Kossi, un vendeur de téléphones.
« L’année dernière, nous avons subi la même situation pendant cette période. Et c’est nous qui avons récolté les pots cassés », a renchéri Abdel, vendeur d’appareils électroménagers. « J’ai emprunté et je dois rembourser après les fêtes. Ces appels à une journée +Togo mort+ ne m’intéressent plus. Les élections aussi ne me disent rien, je n’irai pas voter ».
La coalition de l’opposition exige notamment la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la reprise de toutes les activités déjà menées par cette institution, faute de quoi elle boycottera les législatives.
Au total 850 candidats issus de 130 listes de 12 partis politiques ou indépendantes participent à ce scrutin.
Parmi ces partis figurent l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir), le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) de l’ancien Premier ministre et opposant Agbéyomé Kodjo et l’Union des forces de changement (UFC) de l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio.
Lundi soir, le président de la Céni, Kodjona Kadanga, a appelé les acteurs politiques à mener une campagne électorale dans la « sécurité, l’apaisement et le calme ».