Les Eglises évangéliques, presbytériennes et méthodistes du Togo ont appelé mercredi à un « report » des législatives prévues le 20 décembre, boycottées par les principaux partis d’opposition qui dénoncent des irrégularités.
Le pays traverse une grave crise politique depuis plus d’un an, avec des manifestations massives pour réclamer la démission du président Faure Gnassingbé Ce dernier a succédé en 2005 à son père qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.
L’opposition réclame notamment des réformes constitutionnelles pour permettre la limitation des mandats présidentiels et pour ce qui est des législatives, la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la reprise de toutes les activités déjà menées par cette institution.
Dans une déclaration commune, les Eglises éveillées dénoncent « les conditions non consensuelles » dans lesquelles est organisé le scrutin et réclament « un report de quelques mois » qui permettrait « d’approfondir le dialogue ».
« Force est de constater que d’une part les réformes n’ont toujours pas été faites, et que d’autre part la révision du fichier électoral a été faite par la Céni sans la participation inclusive de l’ensemble de ses acteurs », relèvent-elles.
L’attitude de la « classe politique viscéralement obnubilée par la défense de ses intérêts politiciens amène légitimement à se poser des questions sur son attachement pour le peuple qu’elle aspire à diriger », poursuit la déclaration.
Le pouvoir de Lomé s’est engagé à mettre en oeuvre les réformes demandées, mais l’opposition dénonce une manipulation, le projet de texte n’étant pas rétroactif, ce qui permettrait au président Gnassingbé d’effectuer encore deux mandats.
La semaine dernière, le projet de révision constitutionnelle n’a pu être adopté au Parlement, faute de recueillir les voix de 4/5e des députés. L’opposition parlementaire, qui était absente, a affirmé ne pas avoir été informée de la tenue de la rencontre.
La coalition de l’opposition a par ailleurs appelé mercredi à une série de nouvelles manifestations pour exiger l’arrêt du processus électoral d’ici au 18 octobre, date à laquelle prendra fin la campagne électorale.