Les relations entre le Bayern Munich et le Paris SG ont été tumultueuses ces dernières années, notamment à l’époque du bouillant président Uli Hoeness, qui n’avait pas sa langue dans sa poche pour critiquer la politique de dépenses des Parisiens.
Florilège des récentes passes d’armes, avant la finale de Ligue des champions entre les deux clubs dimanche (19h00 GMT):
Hoeness attaque le Qatar –
Lorsque le PSG version qatari a payé Neymar 222 millions en 2017, Uli Hoeness s’est étranglé. « Ces sommes folles investies sur le marché ne sont pas forcément des gages de réussite sportive », a pointé le dirigeant, qui a depuis quitté la présidence du club.
« A ce que je sache, Neymar n’est pas devenu un meilleur joueur grâce à la somme de son transfert », a-t-il taclé, masquant à peine son inquiétude de voir les nouveaux riches du football reléguer le Bayern, un modèle de gestion rigoureuse, en deuxième catégorie.
Le patron du club Karl-Heinz Rummenigge a lui tenu à tracer une frontière entre les vrais aristocrates et les parvenus: « Ce ne sont pas le Bayern, le Real Madrid ou Barcelone qui dépenseraient autant. Seuls Paris et Manchester City osent prôner une telle politique. Et rien ne dit que le PSG gagnera la Ligue des champions… »
Hoeness injurie Bernat –
Un an plus tard, le Bayern cède Juan Bernat au Paris SG, à perte. Acheté 10 millions à Valence en 2014, le latéral espagnol est revendu cinq millions. Hoeness est vexé: « La bonne santé du Bayern ne dépend pas de notre vente de Bernat au Paris SG », lâche-t-il devant des journalistes.
Avant de délivrer une charge mémorable contre Bernat: « Quand on a joué à Séville, il a été seul responsable du fait que nous avons failli être éliminés. Le jour même nous avons décidé de le vendre. Il a fait de la merde et il a failli nous coûter notre saison de Ligue des champions! »
En match aller de 8e de finale 2018, le Bayern avait gagné 2-1 à Séville mais Bernat avait été sorti en effet par Jupp Heynckes dès la 34e minute.
Bernat avait réagit sereinement. « Lorsque j’ai quitté le Bayern, ce n’était pas un recul dans ma carrière », a-t-il répété ces derniers jours. La campagne européenne du PSG à Lisbonne lui donne raison, jusqu’à la finale au moins.
Hoeness fustige Henrique –
En 2018, l’épisode du transfert raté de Jérôme Boateng à Paris a tourné au vaudeville. Antero Henrique, à l’époque directeur sportif du PSG, s’était mis d’accord avec l’international allemand.
Restait à Henrique à honorer un rendez-vous à Munich avec son homologue du Bayern Hasan Salihamidzic, pour conclure. Mais la rencontre n’a jamais eu lieu. Selon la presse allemande (jamais démentie par le PSG), Henrique s’est endormi à l’aéroport de Munich et ne s’est pas présenté au rendez-vous. Furieux, Salihamidzic a annulé la transaction.
Hoeness s’est lâché: « Je donnerais un conseil au Paris Saint-Germain: changez de directeur sportif. Cet homme ne donne pas une bonne image du club. Si le PSG veut devenir un club de niveau mondial, ils ne peuvent pas se permettre d’avoir un tel directeur sportif ».
Paris a suivi le conseil, en 2019, en rappelant Leonardo, déjà en poste pendant deux ans (2011-2013).
Leonardo accuse les Allemands –
En juin, le Bayern a fait signer son premier contra pro à Tanguy Nianzou Kouassi, grand espoir de 17 ans du centre de formation du PSG, parti libre de Paris. Le directeur sportif parisien Leonardo l’a très mal pris.
« Les clubs allemands, principalement le Bayern Munich, Leipzig et le Borussia Dortmund, s’attaquent aux jeunes et menacent la formation française. C’est un grand problème », a-t-il fustigé: « Ils appellent les parents, les amis, la famille, le joueur lui-même (…). À 15 ou 16 ans, ils font tourner la tête des jeunes. »
Et de pointer l’impuissance des Français face à ces situations: « C’est terrible pour les clubs car ça nous place dans des situations complexes où on a le choix entre laisser filer ou surpayer. »
Contre-feu immédiat de Rummenigge: « Le Bayern Munich n’a encore jamais recruté un joueur dans le but d’affaiblir l’un de ses concurrents. Nos relations avec le PSG sont très bonnes. J’apprécie beaucoup mon homologue Nasser Al-Khelaïfi (…) Nos contacts avec Leonardo sont également au beau fixe ». Si Rummenigge le dit…