Kadré Désiré Ouédraogo, ancien Premier Ministre (1996-2000) de l’ex-président Blaise Compaoré a été investi dimanche candidat à la présidentielle par son parti Agir ensemble pour le Burkina Faso, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Le congrès ordinaire a désigné M. Kadré Desiré Ouédraogo (66 ans) comme candidat aux élections du 22 novembre », a déclaré le président du mouvement Boubacar Diallo devant plusieurs milliers de militants au Palais de la culture de Bobo Dioulasso (sud-ouest), deuxième ville du pays.
« J’accepte d’être votre candidat à l’élection présidentielle. Je le fais avec une profonde humilité en ayant clairement conscience de l’immensité de la tâche à accomplir », a lancé M. Ouedraogo, ancien président de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (2012-2016).
« Le Burkina Faso est aujourd’hui méconnaissable: l’insécurité est persistante, la haine vivace dans certains esprits, la corruption galopante et l’inégalité flagrante entre Burkinabé », a encore affirmé M. Ouédraogo.
Ses partisans évoquent régulièrement l’ère de Blaise Compaoré, désormais idéalisée malgré l’insurrection populaire qui l’a renversé en 2014 après 27 ans au pouvoir.
« Depuis le départ de Blaise Compaoré, le Burkina Faso peine à retrouver sa stabilité. Depuis cette date, le pays se trouve dans une spirale de violences, de difficultés économiques et divers maux liés à la gestion de l’Etat », a estimé le vice-président du mouvement, le dr Salif Diallo, dépeignant M. Ouédraogo comme « l’homme providentiel, pétri d’expérience et d’intégrité irréprochable et de sagesse dont le Burkina a réellement besoin pour se relever ».
Ancien premier ministre de Blaise Compaoré, M. Ouedraogo occupait aussi le poste de Ministre de l’Économie et des Finances. De 2001 à 2011 il a été ambassadeur du Burkina Faso auprès de l’Union Européenne, avant d’être porté à la tête de la commission de la Cédéao.
Lors du scrutin présidentiel, Kadré Desiré Ouédraogo sera notamment opposé au président Roch Marc Christian Kaboré, qui brigue un deuxième mandat, et au chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, investi par son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC).
Début août, une dizaine de candidats déclarés ont signé un accord entre partis de l’opposition pour soutenir en cas second tour, la candidat arrivé en tête au 1er.
Pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est entraîné depuis cinq ans dans une spirale de violences jihadistes, que le pouvoir est incapable d’enrayer, ayant fait au moins 1.100 morts et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers.
Il n’y avait pas d’attaques jihadistes sous l’ère Compaoré qui négociait régulièrement avec les groupes islamistes, jouant les médiateurs régionaux ou participant à la libération d’otages. « Le Burkina était leur sanctuaire », selon une source sécuritaire.