Dix migrants venus des Comores, dont un enfant de 7 ans, ont trouvé la mort jeudi après-midi dans un naufrage à proximité d’une plage au nord-est de l’île française de Mayotte, a-t-on appris vendredi auprès des gendarmes.
Au total, 24 personnes avaient embarqué sur un kwassa-kwassa (embarcation de pêche à moteur), depuis l’île d’Anjouan aux Comores, distante de 70 km, pour entrer illégalement à Mayotte, île française, selon les premiers témoignages recueillis par les secours.
Mayotte fait figure d’eldorado pour les migrants qui fuient des conditions de vie difficiles dans l’Union des Comores, mais aussi depuis l’Afrique des Grands Lacs.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’embarcation a chaviré en raison d’une forte houle.
Les intercepteurs de la police aux frontières étaient en exercice à proximité des lieux du drame et ont pu recueillir rapidement des rescapés, qui à la faveur de la marée basse se sont positionnés sur les récifs coralliens.
Deux autres navires et un hélicoptère ont été mobilisés pour les recherches.
Ce n’est pas la première fois que des kwassa-kwassa, souvent fragiles, font naufrage au large de Mayotte.
En juillet 2019, le corps sans vie d’un enfant de 5 à 6 ans avait été retrouvé à Mayotte, sur une plage de Petite-Terre, à la suite du probable naufrage d’un bateau. En mai de la même année, les corps de deux autres migrants avaient été retrouvés après le naufrage de leur embarcation. Quatorze autres personnes avaient été récupérées vivantes.
Selon les chiffres officiels, la moitié de la population de Mayotte est de nationalité étrangère, (dont 95% sont Comoriens) et une grande majorité vit clandestinement sur le territoire, une situation qui exaspère beaucoup de Mahorais.
Des collectifs sillonnent l’île pour dénoncer ces arrivées de migrants, qui ont un impact sur les services publics et notamment les établissements de santé et scolaires.
Ils demandent par ailleurs un renforcement des reconduites aux frontières. En 2019, plus de 27.000 étrangers en situation irrégulière ont été éloignés depuis Mayotte.
Ce département français est revendiqué par l’Union des Comores, qui conteste la souveraineté française, comme l’a souligné encore une fois le président comorien Azali Assoumani, lors de son intervention jeudi en assemblée plénière aux Nations Unies.