La coalition anti-Daech au Levant « a un travail à finir » malgré « la décision lourde » prise par le président Trump de retirer ses quelque 2.000 hommes de Syrie, a estimé vendredi la ministre française des Armées Florence Parly.
Interrogée sur RTL, madame Parly a reconnu que « la décision prise par le président américain change assez profondément la donne », mais a répété que Paris n’estimait pas, contrairement au président Trump, que le groupe État islamique avait été totalement éradiqué.
« Quand le président Trump dit que Daech est mort, nous considérons aujourd’hui que si le califat territorial n’est plus ce qu’il était en 2014 (…), s’il est réduit à peau de chagrin, il reste encore une poche dans laquelle les jihadistes de Daech sont repliés », a-t-elle dit.
« Nous considérons que ce travail là doit être terminé. Nous ne partageons pas du tout l’analyse selon laquelle le califat territorial serait anéanti. Nous avons le droit d’avoir des différences d’analyse entre partenaires », a ajouté la ministre. « Le risque, en ne finissant pas ce travail, c’est de laisser perdurer des groupes et que ces groupes reprennent leurs activités ».
« Nous verrons les modalités de mise en œuvre du retrait américain, et elles sont importantes. Elles sont en cours de discussion. On ne peut pas retirer des troupes du jour au lendemain », a-t-elle ajouté.
Mme Parly a, conformément à la position officielle française, refusé de confirmer que quelques centaines de soldats français des Forces spéciales combattaient aux côtés des forces kurdes et américaines en Syrie et n’a donc pas précisé s’ils allaient rester sur le territoire syrien après le retrait des forces spéciales US.
La présence de ces forces françaises avait été révélée par le Pentagone.
« Nous avons au Levant un peu plus de mille d’aviateurs et d’artilleurs qui effectuent des bombardements, sur les derniers bastions de Daech que nous voulons éradiquer », s’est-elle contenté de dire.