L’ancien ministre burkinabé de la Jeunesse (2016-2017) et de la Défense (2017-2018), Jean-Claude Bouda, incarcéré depuis mai pour « enrichissement illicite », a été mis en liberté provisoire pour raison de santé dans l’attente de son procès, selon un arrêt rde justie rendu jeudi.
« La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Ouagadougou, (ayant) déclaré recevable l’appel de Bouda Jean Claude, ordonne sa mise en liberté », indique l’arrêt.
« Il est donc libre en attendant son procès », a expliqué une source judiciaire ayant requis l’anonymat.
Proche du président Roch Marc Christian Kaboré, Jean-Claude Bouda, inculpé notamment pour « faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite », était de facto libre depuis quelques semaines, bénéficiant d’une autorisation de sortie pour des raisons de santé, selon ses proches.
L’ancien ministre était visé depuis mai 2019 par une plainte du Réseau national de lutte contre la corruption (Ren-Lac), à la suite de l’inauguration en grande pompe dans sa ville natale de Manga (centre), en décembre 2018, d’une villa estimée à plus de 350 millions de francs CFA (530.000 euros), moins de deux ans après son entrée au gouvernement.
Selon le Ren-Lac, cette villa ne figurait pas sur la déclaration des biens de Jean-Claude Bouda lors de son entrée au gouvernement en 2016.
Dans une lettre adressée en 2019 à l’autorité supérieure de contrôle de l’État et de lutte contre la corruption, Jean-Claude Bouda avait expliqué avoir construit cette résidence sur fonds propres et avec l’aide de nombreux proches parents dont il avait détaillé les contributions, avant d’assurer que sa construction n’avait coûté que 205 millions FCFA.
Lors de son élection en 2015, le président burkinabé avait promis de lutter contre la corruption, les détournements de fonds publics et les malversations financières.