Le dirigeant du principal parti qui était allié à l’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré, Gilbert Noël Ouédraogo, candidat à la présidentielle du 22 novembre, a appelé dimanche en lançant sa campagne à voter « utile pour redonner la paix » à son pays confronté aux attaques jihadistes.
« Aujourd’hui, notre pays vit une situation inédite: nous avons plus d’un million de personnes déplacées, des milliers de personnes tuées du fait du terrorisme », a-t-il lancé aux militants de son parti, l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement Démocratique Africain (ADF-RDA).
Treize candidats, dont le président Roch Marc Christian Kaboré, sont en lice pour le scrutin présidentiel qui se déroule malgré les violences jihadistes qui n’ont cessé de s’aggraver depuis cinq ans, faisant plus de 1.200 morts et plus d’un million de déplacés.
Plusieurs centaines de personnes, majoritairement vêtus de t-shirt blancs, ont assisté à ce meeting de lancement. En raison du coronavirus, le candidat mènera ensuite sa campagne sans grand rassemblement.
« Nous avons une situation économique difficile, des jeunes qui peinent à trouver un emploi et toutes ces questions ont besoin d’avoir des réponses », a aussi affirmé cet avocat et président du réseau libéral africain, âgé de 51 ans.
« Le pays va mal. Rien ne va. On ne peut pas laisser le régime du président Kaboré conduire ce pays vers l’incertitude », a assuré Géraldine Ouédraogo, une des oratrices.
Ancien parti unique au pouvoir, l’ADF-RDA n’avait plus présenté de candidat à une élection présidentielle depuis le retour du Burkina à l’ère démocratique dans les années 90.
Ce parti, qui était devenu la deuxième force politique du pays au début des années 2000, avait rallié le pouvoir en soutenant la candidature de Blaise Compaoré à la présidentielle de 2005 puis en 2010.
Plusieurs fois ministre, Gilbert Noël Ouédraogo avait notamment appelé en octobre 2014 les députés de son parti à voter pour la modification de l’article 37 de la Constitution, qui devait permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.
Blaise Compaoré a été finalement renversé par une insurrection populaire le 31 octobre 2014.
M. Ouédraogo avait tenté de se présenter à la présidentielle de 2015, organisée après un an de transition, mais sa candidature avait été rejetée en vertu d’une loi excluant les proches de Compaoré ayant soutenu la modification de la constitution