Sept personnes ont été tuées mercredi à Kampala dans des heurts violents entre forces de sécurité et manifestants en colère, déclenchés par l’arrestation du candidat à la présidentielle de janvier 2021 Bobi Wine, a-t-on appris jeudi de source policière.
Le député de l’opposition et star de la chanson de 38 ans, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, a été arrêté une énième fois mercredi pour avoir, selon la police, violé les mesures de lutte contre le coronavirus lors de ses rassemblements.
« Nous avons dénombré sept morts, jusqu’à tard hier soir. Il y a 45 blessés », a déclaré jeudi à l’AFP le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga.
« Le calme est revenu aujourd’hui dans toutes les zones touchées par des manifestations violentes hier », a-t-il ajouté.
Mercredi, les forces de l’ordre ont affronté pendant plusieurs heures à Kampala de jeunes manifestants fous de colère après avoir appris la nouvelle arrestation de leur champion, qui sera le principal adversaire du président sortant Yoweri Museveni lors de l’élection du 14 janvier.
Des confrontations similaires ont éclaté dans d’autres centre urbains du pays tels Jinja, Masaka, Mukono et Mityana.
La situation restait tendue jeudi à Kampala, où une forte présence policière et militaire était visible. D’énormes pierres, des restes de pneus brûlés et des déchets jonchaient le sol de nombreuses rues du centre-ville de la capitale ougandaise.
A l’Est du pays, un groupe de supporters de Bobi Wine restaient campés à l’extérieur de la prison de Nalufenya, où l’opposant est détenu. Le leader de ce groupe, Muhammad Ssegirinya, a été arrêté jeudi matin après avoir posté un enregistrement audio selon lequel Bobi Wine se serait évanoui en prison et allait être transféré à l’extérieur du pays pour traitement.
Patrick Oboi Amuriat, un autre candidat à la présidentielle, a lui aussi été arrêté mercredi à Gulu, dans le nord de l’Ouganda, mais relâché le soir même, sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui.