Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba s’adressera à la Nation lors d’un discours du Nouvel an depuis Rabat où il se trouve en convalescence, a appris mercredi l’AFP de source proche de l’entourage du chef de l’Etat.
« Le président s’adressera aux Gabonais » pour leur présenter ses voeux de Nouvel an et, en attendant son retour au Gabon à une date qui n’a pas été précisée, « il a chargé le Premier ministre (Emmanuel Issoze Ngondet) de répondre aux attentes de la population » gabonaise, selon cette source.
Ce sera la première prise de parole de M. Bongo depuis qu’il a été hospitalisé le 24 octobre en Arabie saoudite à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
M. Bongo a été soigné pendant plus d’un mois dans un hôpital de Ryad avant d’être transféré à Rabat, d’abord dans un hôpital militaire, puis dans une résidence privée où il se trouve toujours en convalescence et en rééducation.
Depuis deux mois, la communication officielle a été rare et partielle quant à la santé du chef de l’Etat, alimentant les rumeurs les plus folles sur les réseaux sociaux.
Ce n’est que début décembre que le vice-président, Pierre Claver Maganga Moussavou, reconnaissait qu’Ali Bongo avait été victime d’un AVC.
En deux mois, seule une photo du président avec le roi du Maroc Mohammed VI et deux vidéos, dont l’une où on le voit avec trois des plus hauts responsables politiques du Gabon venus lui rendre visite à Rabat, ont été diffusées.
Ces images où Ali Bongo apparaît toujours assis et ne s’exprime pas – les vidéos ont été diffusées sans son – n’avaient pas rassuré sur ses capacités physiques et intellectuelles à assumer ses fonctions.
Trois dirigeants de partis d’opposition ont demandé qu’une équipe médicale constituée sur une base consensuelle aille voir le président à Rabat pour déterminer s’il est en mesure d’assumer ses fonctions.
Si ce n’était pas la cas, la vacance du pouvoir devrait être déclarée conformément à la Constitution, selon eux.
Dans cette hypothèse, ce serait la présidente du Sénat, Lucie Milebou Mboussou, qui assurerait l’intérim jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai maximum de 60 jours.