La Corée du Sud et la Suisse ont pris vendredi les deux derniers tickets pour les huitièmes de finale d’un Mondial-2022 qu’Uruguayens et Serbes ont quitté dans les larmes et l’amertume.
La Corée du Sud s’est qualifié grâce à sa victoire sur le fil contre le Portugal (2-1), qui reste premier du groupe; la Suisse a refait le coup de 2018 en prenant le meilleur sur la Serbie (3-2) pour lui souffler la deuxième place derrière le Brésil, battu par le Cameroun (1-0) sans conséquence puisqu’il reste premier.
Dès samedi débuteront les matches couperet, avec Pays-Bas – Etats-Unis (16h00) puis Argentine – Australie (20h00). La France, tenante du titre, affrontera dimanche la Pologne de Robert Lewandowski (16h00), tandis que le Sénégal, champion d’Afrique, défiera l’Angleterre (20h00).
A l’exception des Belges et surtout des Allemands, éliminés jeudi, les principaux favoris seront au rendez-vous des 1/8 de finale qui se clôtureront le 6 décembre par Portugal-Suisse et Brésil-Corée du Sud.
Au lendemain de la stupéfiante qualification du Japon, la Corée du Sud a encore mis le football asiatique en haut de l’affiche.
Exploit camerounais pour rien
Sa victoire contre le Portugal (2-1), obtenue à l’entrée des arrêts de jeu (90e+1) lui a permis de souffler la seconde place qualificative aux Uruguayens, au bénéfice d’une meilleure attaque (4 buts contre 2), les deux formations ayant le même nombre de points (4) et une différence de buts nulle.
Un dénouement cruel qui a laissé en pleurs sur son banc l’attaquant Luis Suarez, dont c’était la dernière apparition en Coupe du monde, comme pour son compère de l’attaque Edinson Cavani. Furieux de n’avoir pas obtenu en fin de rencontre un pénalty, celui-ci a renversé de rage l’écran de la VAR situé à la sortie du terrain.
S’ils seront archi favoris, les Brésiliens, qui, avec leur équipe B, ont subi contre le Cameroun leur première défaite en phase de poules depuis 1998, sont prévenus: l’équipe entraînée par Paulo Bento (qui était suspendu vendredi) ne compte pas disputer ce match en victime expiatoire.
« Nous avons une grande équipe, des joueurs venant des meilleurs championnats du monde. La Corée est une équipe contre qui il est difficile de jouer », « très bien organisée, avec des joueurs de talent que nous voulons continuer à faire progresser, match après match », a dit son adjoint Sergio Costa.
C’est la troisième fois que Japon et Corée du Sud se retrouvent ensemble en huitième de finale, après le Mondial qu’ils avaient organisé ensemble en 2002 puis celui disputé en Afrique du Sud en 2010.
En 2002, l’épopée des Guerriers Taeguk, le surnom de la sélection, ne s’était achevée qu’en demi-finale et avait suscité un immense engouement en Corée du Sud. Elle y avait définitivement assis le football. Depuis, les Coréens n’ont pas manqué une seule phase finale de Mondial.
Mais le Brésil espère un renfort de poids pour ce match: victime d’une entorse lors du premier match contre la Serbie, Neymar est apparu sur la pelouse avant la rencontre contre le Cameroun, tout sourire et marchant sans douleur apparente.
La Suisse, elle, a de nouveau fait mordre la poussière à la Serbie, jamais sortie des phases de poules depuis que la Yougoslavie a explosé en plusieurs Etats.
« Geste discriminatoire »
Talentueux mais trop inconstants, les Serbes sont apparus beaucoup trop fragiles défensivement (3-2). Et sur ces trois buts encaissés, le premier a encore été inscrit par un joueur honni en Serbie, le petit ailier musculeux Xherdan Shaqiri.
En 2018, lors de la précédente confrontation, Shaqiri et son partenaire Granit Xhaka avaient mimé avec leurs mains l’aigle bicéphale albanais. Les deux joueurs sont originaires du Kosovo, que leurs familles avaient quitté dans les années 1990 alors qu’il était une province de la Serbie, majoritairement peuplée d’Albanais. En 2008, le Kosovo a proclamé son indépendance, jamais reconnue par les Serbes.
Les relations entre les deux pays restent exécrables. Dans leur vestiaire lors de leur match contre le Brésil, les joueurs serbes avaient affiché un drapeau de la Serbie incluant le Kosovo, suscitant à leur tour une vive colère dans ce petit pays des Balkans.
Et vendredi, le match a encore été tendu: Shaqiri a mis son doigt sur la bouche quand il a marqué, comme pour intimer le silence aux supporters serbes, tandis que Xhaka a semblé s’invectiver avec les remplaçants serbes.
En deuxième mi-temps, un appel a été lancé au stade pour demander que cessent « tout chant et geste discriminatoire ». Les raisons de cet appel n’ont pas été immédiatement précisées.