Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a saisi la Cour constitutionnelle pour faire annuler un rapport parlementaire qui l’accable sur un scandale au parfum de corruption dont les conclusions ont ouvert la voie à une procédure de destitution à son égard.
Dans un document remis à la juridiction suprême et dont l’AFP a eu copie lundi, le chef de l’Etat réclame que le rapport remis mercredi au Parlement soit « revu, déclaré illégal et ne soit pas pris en compte », alors que ce
Gêné par ce scandale depuis plusieurs mois, M. Ramaphosa, 70 ans, est accusé d’avoir tenté de dissimuler un cambriolage dans une de ses propriétés en 2020, en ne le déclarant ni à la police, ni au fisc. Les malfaiteurs avaient alors emporté 580.000 dollars en liquide, camouflés sous les coussins d’un canapé.
Une commission indépendante désignée par le Parlement et dirigée par un ancien président de la Cour constitutionnelle a conclu la semaine dernière que le président « a pu commettre » des actes contraires à la loi et la Constitution dans le cadre de cette affaire.
Le rapport a ouvert la voie à une procédure de destitution.
Le Parlement se réunit mardi en session extraordinaire à la veille des grandes vacances de l’été austral et doit voter pour décider de lancer ou non la procédure, bien que l’ANC, malgré de fortes divisions, détienne une majorité confortable au Parlement.
Une enquête pénale est également en cours. Le président n’a pas été inculpé à ce stade.
L’affaire a failli pousser M. Ramaphosa à la démission avant un revirement au cours du weekend. Après plusieurs jours d’incertitude, son porte-parole a déclaré que le président se battra pour son maintien.
Les caciques du parti historique au pouvoir, l’ANC, se sont réunis lundi à Johannesburg pour discuter du sort de Cyril Ramaphosa.
L’ANC se réunit le 16 décembre pour désigner son prochain président en 2024, si toutefois le parti, de plus en plus contesté, était vainqueur des législatives. Majoritaire au Parlement depuis 1994, l’ANC, plombé par la corruption et une guerre de factions, choisit le chef de l’Etat depuis l’avènement de la démocratie sud-africaine.