Au Nigeria, l’État de Lagos, qui comprend l’immense capitale économique du pays de 20 millions d’habitants, a interdit depuis dimanche l’usage du polystyrène et des plastiques à usage unique, afin de réduire la pollution.
En raison de « la menace que les plastiques à usage unique, en particulier le polystyrène non-biodégradable, font peser sur l’environnement, le gouvernement de l’État de Lagos annonce l’interdiction de l’utilisation et de la distribution du polystyrène et d’autres plastiques à usage unique », a déclaré Tokunbo Wahab, commissaire à l’environnement de l’Etat de Lagos sur X.
Cette mesure a été adoptée avec effet immédiat. Les experts environnementaux estiment cependant que sa mise en œuvre pourrait être compliquée.
A Lagos, les vendeurs ambulants et présents sur les marchés utilisent quotidiennement des contenants en plastique pour servir et livrer leurs clients. Ces déchets finissent souvent par joncher les rues et boucher les égouts.
Certains Nigérians ont salué l’initiative, mais d’autres sur les réseaux sociaux se sont interrogés sur l’alternative qui s’offrirait aux commerçants et aux fabricants.
Folawemi Umunna, cofondatrice de l’ONG Initiative pour la protection climatique et écologique, a jugé que la décision d’éliminer les matériaux non-biodégradables était positive si l’État de Lagos gérait correctement son plan d’action.
« Il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’environnement à différents niveaux et, si cette mesure est mise en œuvre de manière efficace, elle permettra de réduire considérablement les émissions de tonnes de CO2 dans l’État de Lagos », a-t-elle indiqué, citant également l’impact sur l’obstruction des tout-à-l’égout et sur la biodiversité marine.
Située entre des lagunes et l’océan Atlantique, la ville de Lagos est confrontée à plusieurs problèmes liés au climat, avec de nombreuses zones densément peuplées et exposées au risque d’inondation.
D’autres pays africains, comme le Kenya et l’Ouganda, ont tenté d’interdire les sacs en plastique.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que l’équivalent de 2.000 camions poubelles remplis de plastique sont déversés chaque jour dans les mers, les rivières et les lacs dans le monde.
Chaque année, de 19 à 23 millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les écosystèmes aquatiques de la planète, d’après l’agence onusienne.