L’opérateur télécoms britannique Vodafone a découvert des fonctions cachées dans des équipements de Huawei qui auraient pu permettre au groupe chinois d’accéder au réseau internet fixe en Italie il y a une dizaine d’années, révèle mardi Bloomberg.
Ces informations pourraient entamer un peu plus la réputation du géant chinois des équipements télécoms soupçonné d’espionnage pour le compte de Pékin par les Etats-Unis, ce que Huawei a toujours nié.
Selon l’agence financière, qui cite des documents de Vodafone remontant aux années 2009 à 2011 et des sources au courant du dossier, le groupe britannique avait identifié des problèmes potentiels avec l’équipement fourni par le chinois pour l’internet fixe en Italie, un service proposé à des millions de foyers et d’entreprises dans le pays.
Vodafone avait découvert des fonctionnalités cachées dans le logiciel de Huawei qui aurait permis à l’équipementier d’obtenir un accès non autorisé au réseau de ligne fixe en Italie.
Depuis, le groupe britannique a résolu le problème, tandis que Huawei indique dans une déclaration qu’il était au courant de ces failles en 2011 et 2012 auxquelles il a apporté des solutions, selon Bloomberg.
Contacté par l’AFP, Vodafone n’avait pas fourni de réponse dans l’immédiat.
Ces révélations interviennent dans un contexte tendu au Royaume-Uni une semaine après des fuites dans la presse indiquant que la Première ministre Theresa May avait donné son feu vert à Huawei pour une participation limitée au déploiement au Royaume-Uni du réseau 5G.
Huawei ne serait pas impliqué dans le cœur du réseau mais sur des infrastructures moins sensibles, comme les antennes, selon la décision qu’aurait prise Mme May malgré les réserves de plusieurs poids lourds du gouvernement.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a d’ailleurs appelé dimanche l’exécutif à faire preuve « de prudence » et à bien réfléchir avant d’entrouvrir les portes du réseau 5G à Huawei.
La décision officielle du gouvernement est quant à elle attendue d’ici au mois de juin.
En attendant, les fuites autour de Huawei ont crispé le gouvernement britannique qui s’est mis immédiatement à la recherche du ou des auteurs.
Le feu vert à Huawei aurait été donné lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale (National Security Council, NSC) composé de ministres et de hauts responsables de la sécurité, et présidé par Theresa May. Or, les participants de cette réunion sont tenus à un devoir de confidentialité selon le « Official Secrets Act ».