Deux assassins présumés de deux experts des Nations unies assassinés en RDC en 2017 se sont évadés dans la nuit de lundi à mardi de la prison centrale de Kananga, dans le centre de la République démocratique du Congo, a-t-on appris auprès d’un avocat de la défense.
« Mon client Évariste Ilunga Lumu et un autre co-prévenu Tshiaba Kanowa se sont évadés cette nuit. C’est le parquet militaire qui m’a informé tôt ce matin », a déclaré Me Trésor Kabangu, avocat du prévenu Ilunga Lumu.
Mardi a l’aube, des tirs nourris ont été entendus dans le quartier où est située la prison de Kananga dans la province du Kasaï central.
Selon un correspondant local de l’AFP, ce sont les militaires qui gardent la prison qui ont tiré des coups de sommation en l’air lorsqu’ils se sont rendus compte qu’il y avait eu une évasion et pour empêcher d’autres prisonniers de s’échapper.
La situation était tendue dans le centre pénitentiaire où les prisonniers sont dans la cour et menacent de s’attaquer à quiconque osera entrer, a-t-il ajouté.
Les autorités militaires et policières sont sur le lieu et disent attendre des renforts pour pénétrer à l’intérieur afin de se faire une idée sur le nombre exact d’évadés, selon le correspondant.
Les deux experts de l’ONU, la Suédoise d’origine chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp, ont été tués le 12 mars 2017 au Kasaï où ils enquêtaient sur des fosses communes dans le cadre d’un conflit armé.
Ouvert le 5 juin 2017, le procès de leurs assassins présumés est toujours au stade de l’instruction. Quatorze personnes sont poursuivies.
Jeudi, le tribunal militaire qui juge cette affaire avait fixé la prochaine audience pour le 16 mai.
Ilunga Lumu avait reconnu devant le tribunal avoir participé au meurtre des experts onusiens et avoir mutilé l’une des victimes.
La région du Kasaï a connu plusieurs mois de violences après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu tué par les forces de sécurité le 12 août 2016. Le conflit a fait au moins 3.400 morts en moins d’une année.