Quatre étudiants chinois ont intenté une action en justice à l’encontre de Disney après s’être vu interdire d’apporter leur pique-nique dans un parc d’attraction du groupe à Shanghai, sur fond de tensions commerciales avec Washington.
Les plaignants, quatre étudiants en droit, dénoncent une pratique discriminatoire du géant américain du divertissement à l’égard des visiteurs asiatiques, l’interdiction d’apporter de la nourriture ne s’appliquant pas, selon eux, dans les parcs Disney en France et aux Etats-Unis.
En pleine guerre commerciale sino-américaine, la plainte a été jugée recevable par la justice chinoise.
Une étudiante du nom de Wang, citée cette semaine par la presse, a assuré s’être vu refuser en janvier l’entrée du parc Shanghai Disneyland avec de la nourriture et avoir dû payer « au prix fort » un repas à l’intérieur du site. Selon elle, un tel règlement porte atteinte aux droits et intérêts légitimes des visiteurs.
« Beaucoup de gens peuvent aussi avoir l’impression que leurs droits ont été bafoués, mais pour des questions de temps et de coût ils ne lancent pas de poursuites judiciaires », a-t-elle expliqué au site internet The Paper, basé à Shanghai.
Mais « en tant qu’étudiants en droit, il est de notre devoir » de porter plainte, a-t-elle justifié.
Un tribunal local a indiqué avoir transmis l’affaire au principal tribunal de la ville. La date de l’audience n’était pas connue dans l’immédiat.
L’affaire suscite de vifs débats sur les réseaux sociaux.
« Les règles de Disney sont un exemple d’un deux poids deux mesures et de discrimination envers l’Asie », s’est emporté un internaute sur Weibo, l’équivalent chinois de Twitter.
« Ne pas y aller est la meilleure façon de protester », conseillait un autre.
Le très officiel Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir, s’est fendu lundi d’un commentaire déplorant que Disney ne cherche pas à « mieux respecter les droits et intérêts des consommateurs ».
La Chine et les Etats-Unis sont engagés depuis l’an dernier dans un bras de fer commercial qui s’est déjà soldé par des surtaxes douanières réciproques portant sur des centaines de milliards de dollars d’importations annuelles.
Disneyland Shanghai n’a pas répondu à un courriel de l’AFP demandant des éclaircissements.
Le parc, inauguré en 2016, est le sixième de Disney dans le monde et le troisième en Asie.