Un kamikaze vêtu d’une abaya, une longue robe islamique, est mort en faisant exploser une bombe devant une base militaire du sud des Philippines, ont annoncé les autorités, qui n’ont fait état d’aucune autre victime.
Les attentats suicide étaient auparavant rarissimes dans l’archipel, mais celui-ci est le quatrième depuis juillet 2018. Le groupe Etat islamique (EI) avait revendiqué les trois précédents.
Dans un communiqué, l’armée a indiqué que le kamikaze qui a frappé dimanche sur l’île de Jolo « semblait étranger », portait une abaya et paraissait être une femme. Mais les autorités n’ont pas été en mesure de confirmer son sexe avec certitude.
L’attaque n’a pas été revendiquée. Elle est survenue au lendemain d’un attentat revendiqué par l’EI qui avait fait huit blessés sur l’île de Mindanao, qui abrite une forte minorité musulmane.
Des musulmans avaient pris les armes dans les années 1970 pour réclamer l’autonomie ou l’indépendance du sud de l’archipel très majoritairement catholique, qu’ils considèrent comme leur terre ancestrale. Cette insurrection avait fait 150.000 morts.
Le principal groupe rebelle, le Front Moro islamique de libération (Milf), a signé en 2014 un accord de paix avec le gouvernement prévoyant d’octroyer l’autonomie à la minorité musulmane dans certaines parties de Mindanao et des îles de l’extrême sud-ouest.
Samedi, un millier d’ex-insurgés ont commencé à rendre les armes dans un processus de désarmement destiné à faire du Milf un parti politique légal.
Le processus de paix, qui a débuté dans les années 1990, n’inclut pas toutes les organisations islamistes – dont celles qui ont prêté allégeance à l’EI.
L’île de Jolo est le bastion du groupe islamiste Abou Sayyaf, considéré comme une organisation terroriste par Washington, qui s’est scindé en plusieurs factions dont certaines ont prêté allégeance à l’EI.