La justice russe a confirmé lundi en appel la peine de 14 ans de prison prononcée contre un citoyen polonais accusé d’avoir collecté des renseignements et tenté d’exporter des pièces du système de défense antiaérien russe S-300.
Marian Radzajewski avait été condamné à cette peine en juin et celle-ci a été confirmée en dernière instance par la Cour suprême, la rendant définitive, selon les agences de presse russes.
Né en 1977 et directeur d’une entreprise de transport à Bialystok, une ville du nord-est de la Pologne, M. Radzajewski est accusé d’avoir « cherché à obtenir des composants secrets du système de missiles anti-aériens S-300 en vue de leur exportation ultérieure vers la Pologne », selon les services de sécurité russes (FSB).
Selon les enquêteurs, le citoyen polonais a été arrêté « en flagrant délit alors qu’il tentait de mener à bien une transaction ».
Marian Radzajewski travaille pour le compte d’une organisation polonaise qui est l’un des principaux fournisseurs des forces armées et des services spéciaux de Varsovie, ajoute le FSB.
Selon le respecté magazine polonais Polityka, Marian Radzajewski, père de sept enfants, pourrait avoir été chargé de fournir des composants d’équipement militaires russes et bélarusses à l’armée polonaise, qui utilise encore partiellement du matériel datant de l’époque soviétique.
Un expert cité dans une enquête de Polityka affirme que Marian Radzajewski, « imprudent », aurait été « lâché » par le renseignement polonais après une « opération bâclée ». « Tout ce qui pouvait être raté l’a été », a affirmé cet expert sous couvert d’anonymat.
La diplomatie polonaise a préféré faire profil bas après sa capture, affirmant simplement que « les citoyens polonais à l’étranger sont soumis aux lois du pays en question », selon Polityka.
Les condamnations pour espionnage se sont multipliées ces dernières années en Russie. La plupart sont liées à l’Ukraine, mais les affaires concernant la Pologne ou les pays baltes sont aussi relativement fréquentes.
En avril, un retraité norvégien accusé d’avoir collecté des informations sur les sous-marins nucléaires russes a aussi été condamné à 14 ans de prison, une affaire qui a provoqué des frictions entre Moscou et Oslo.
L’Américano-Britannique Paul Whelan, arrêté en décembre 2018 et accusé d’espionnage, encourt pour sa part jusqu’à vingt ans de réclusion. Il affirme avoir été piégé par une connaissance.