Les prix du pétrole baissaient légèrement mardi en cours d’échanges européens, dans un contexte incertain après l’explosion des cours la veille, due à une attaque contre des installations saoudiennes.
Vers 08H50 GMT (10H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 68,71 dollars à Londres, en baisse de 0,45% par rapport à la clôture de lundi.
À New York, le baril américain de WTI pour livraison en octobre s’échangeait à 62,34 dollars, 0,89% de moins que la veille.
Lundi, le cours du Brent de la mer du Nord, référence sur le marché mondial, avait bondi de plus de 14,6%, la plus forte progression depuis la création de ce contrat en 1988.
Quant au baril de WTI, référence du brut à New York, il avait grimpé de 14,7% lundi, soit sa plus forte hausse depuis décembre 2008.
« Il n’y a pas le même élan des prix du pétrole aujourd’hui pour deux raisons: d’abord, la croissance mondiale au ralenti a cause du conflit commercial sino-américain », a expliqué Naeem Aslam, analyste chez Thinkmarkets.com.
« Deux, la hausse des cours du pétrole déclenchera probablement de nouveau des craintes de récession, car des prix élevés sont négatifs pour la croissance économique », a-t-il continué.
Les attaques de drones de samedi ont déclenché des incendies dans l’usine d’Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et sur le champ pétrolier de Khurais, deux sites dans l’est de l’Arabie saoudite.
À elles seules, ces installations représentent la moitié de la production pétrolière saoudienne, et donc plus de 5% de la production mondiale.
L’attaque a aussi réveillé la crainte d’une escalade militaire entre les États-Unis et l’Iran, que les premiers accusent d’être à l’origine de l’attaque, malgré l’annonce des rebelles Houthis du Yémen qu’ils en prenaient responsabilité.
Selon Craig Erlam, analyste pour OANDA, « il y a encore beaucoup de questions et d’inconnues qui continuent de soutenir les prix », telles que « qui trouve-t-on réellement derrière l’attaque? » ou encore « avec quelle rapidité l’Arabie saoudite peut-elle relancer la production? ».