Le début du procès de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma pour corruption dans une vieille affaire de contrat d’armement impliquant l’équipementier français Thales a été reporté mardi après la demande de l’ex-dirigeant de faire appel des poursuites qui le visent.
« M. Zuma voudrait exercer la totalité de ses droits constitutionnels, qui incluent le droit de faire appel », a déclaré son avocat Thabani Masuku devant la Haute Cour de Pietermaritzburg (est) où son procès pour corruption devait débuter mardi.
L’audience a été ajournée par la juge Sharmaine Balton.
La demande d’appel de Jacob Zuma sera entendue en novembre, selon le ministère public qui a annoncé qu’il allait s’y opposer, estimant qu’elle n’avait pas « de chance de succès ».
Jacob Zuma est soupçonné d’avoir touché 4 millions de rands (environ 240.000 euros au cours actuel) de pots-de-vin du groupe de défense Thales à la faveur d’un contrat d’armement de plus de 3 milliards d’euros conclu en 1999.
Cette affaire a déjà connu de multiples rebondissements judiciaires. Les accusations lancées contre Jacob Zuma ont été suspendues puis rétablies à plusieurs reprises, au gré des recours et de décisions controversées du parquet général.
Vendredi, la Haute Cour de Pietermaritzburg avait refusé, à l’unanimité, l’abandon des poursuites visant l’ancien président sud-africain (2009-2018) et Thales, ouvrant la voie au procès mardi.
C’était sans compter sur la possibilité de faire appel des deux co-accusés.
L’ancien chef de l’Etat, qui s’estime victime d’une « chasse aux sorcières », a annoncé mardi, par l’intermédiaire de son avocat, sa volonté d’exercer ce droit, reportant de fait le début de son procès, le premier pour corruption visant Jacob Zuma.
Ce dernier a été contraint en février 2018 de démissionner de la présidence sud-africaine, à la suite de plusieurs scandales.