Le président Emmanuel Macron est arrivé mardi à Mayotte où il compte apporter « des réponses extrêmement concrètes » aux difficultés de l’archipel français, en particulier sur l’immigration clandestine et le développement économique, avant de poursuivre son déplacement de quatre jours à La Réunion, autre île française de l’océan Indien.
À son arrivée, le chef de l’État français a dit vouloir « évoquer les difficultés du quotidien » avec la population, sur « les questions de sécurité, d’immigration, parfois de logement insalubre ». « Le premier objectif est d’apporter des réponses extrêmement concrètes à ces difficultés », a-t-il ajouté.
Le président Macron veut faire de sa visite sur le sol mahorais l’illustration du « deuxième pilier » de sa politique sur l’immigration: « la fermeté » (le premier pilier étant « l’humanité »), selon le palais présidentiel de l’Élysée.
Dans cet archipel de 374 km2, devenu département français en 2011, 48% des 256.000 habitants sont des étrangers, dont 95% de Comoriens, selon les statistiques officielles. Situé à 70 kilomètres de l’île comorienne d’Anjouan, Mayotte fait figure d’eldorado pour les Comoriens, qui tentent, souvent au péril de leur vie, la traversée. En juillet, le corps d’un enfant de 5 à 6 ans a été retrouvé sur les côtes, soulevant une vive émotion.
« On attend des gestes forts (…), un vrai plan de lutte contre l’immigration clandestine, pas seulement de faire du chiffre en faisant des reconduites », avait auparavant expliqué Estelle Youssouffa, présidente d’un Collectif des citoyens de Mayotte, à l’origine du mouvement social qui a paralysé l’île au printemps 2018 pour dénoncer notamment l’insécurité et l’immigration clandestine.
Pour accentuer la pression, le collectif appelle « la population à porter du blanc en signe de protestation contre le traitement qui est fait à Mayotte ».
À peine arrivé, Emmanuel Macron a embarqué à bord d’un navire intercepteur de la police aux frontières, dont le rôle est d’empêcher les kwassas-kwassas, embarcations de fortune transportant des migrants, d’accoster sur le sol mahorais.
Cet intercepteur fait partie de l’opération « Shikandra » (nom d’un poisson débonnaire qui mord quand on s’approche de son nid) contre l’immigration clandestine lancé en août à Mayotte, qui vise 25.000 reconduites à la frontière fin 2019, a rappelé M. Macron. Au 1er octobre, leur nombre s’établissait à 22.000, selon l’Elysée.
A Mamoudzou, principale ville du département, le chef de l’État doit rencontrer les forces engagées dans cette opération civilo-militaire, avant de s’adresser à la population.