Le président iranien Hassan Rohani a annoncé mardi une nouvelle réduction des engagements pris par son pays devant la communauté internationale concernant son programme nucléaire.
L’Iran va reprendre ses activités d’enrichissement d’uranium dans son usine de Fordo (à quelque 180 km au sud Téhéran) gelées depuis l’entrée en vigueur de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, a déclaré M. Rohani.
Aux termes de cet accord, a rappelé M. Rohani dans un discours retransmis par la télévision d’Etat, l’Iran stocke à Fordo 1.044 centrifugeuses de première génération IR-1 qui tournent à vide.
« A partir de demain, nous commencerons à injecter du gaz [de l’uranium à l’état gazeux, NDLR] à Fordo », a-t-il ajouté, en faisant référence au procédé utilisé pour produire de l’uranium enrichi en isotope 235 à partir de ces machines.
Il s’agit de la « quatrième étape » du plan de réduction des engagements iraniens en matière nucléaire lancé en mai en riposte au retrait des Etats-Unis, un an plus tôt de l’accord de Vienne, a indiqué M. Rohani.
L’annonce d’un nouveau recul iranien était attendue, lundi ayant marqué l’expiration d’un nouveau délai de 60 jours donné par la République islamique à ses partenaires de l’accord de Vienne pour l’aider à contourner les sanctions américaines rétablies depuis le départ des Etats-Unis.
M. Rohani a précisé que les activités nucléaires à Fordo resteraient sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), comme le reste des activités nucléaires iraniennes, soumis au régime d’inspection le plus strict jamais mis au point par cet organe de l’ONU.
Le président iranien a par ailleurs donné une nouvelle période de deux mois aux Etats encore partie à l’accord de Vienne (Chine, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) pour répondre aux demandes de l’Iran, faute de quoi son pays réduira encore davantage ses engagements.
Aux termes de ce pacte, Téhéran a accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires –afin de garantir leur caractère exclusivement civil– en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales asphyxiant son économie.
Le retrait des Etats-Unis de l’accord et la politique de « pression maximale » du gouvernement du président américain Donald Trump contre Téhéran prive l’Iran des bénéfices économiques qu’il escomptait de l’accord de Vienne.
La République islamique assure rester attachée à la survie de l’accord et être prêt à revenir à l’application complète de ses engagements dès lors que les autres parties respecteront les leurs en prenant des mesures concrètes pour satisfaire ses demandes, et en particulier en lui permettant d’exporter son pétrole.
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