Les premières affiches de l’Euro-2020 seront déterminées samedi (17H00 GMT) à Bucarest lors d’un tirage au sort où les champions du monde français et le champion d’Europe portugais font figure d’épouvantails pour les têtes de série.
Les sélectionneurs des vingt nations déjà qualifiées pour le prochain Championnat d’Europe, prévu du 12 juin au 12 juillet 2020, ont rendez-vous dans la capitale roumaine pour connaître l’identité de leurs futurs adversaires, et le lieu de leurs trois premiers matches.
Mais le suspense sera inégalement partagé puisque certains groupes sont déjà en grande partie pré-remplis pour des raisons sportives, diplomatiques et géographiques qui tiennent à l’organisation de cet Euro éclaté dans douze villes du Vieux continent. Et ce, alors même que les quatre derniers billets ne seront distribués qu’en mars à l’issue des barrages.
La Belgique, par exemple, connaît déjà sa destination et quasiment tous ses adversaires: les ambitieux demi-finalistes du Mondial-2018 iront à Saint-Pétersbourg et Copenhague pour défier la Russie et le Danemark, ainsi que la Finlande ou le pays de Galles dans le groupe B.
Les Pays-Bas devront de leur côté batailler contre l’Ukraine dans les matches du groupe C prévus à Amsterdam et Bucarest, avec les Finlandais ou Gallois également en ligne de mire.
La situation a fait grincer les dents des sélections concernées, à l’image du milieu belge de Manchester City, Kevin De Bruyne, pestant contre « une sorte de falsification de la compétition ».
– Italie-France en ouverture? –
Dans ce contexte, la principale incertitude tourne autour des Portugais et des Français. Quel poids-lourd du foot continental va devoir se frotter aux champions d’Europe en titre et à leur adversaire en finale, des Bleus devenus entretemps champions du monde en 2018?
Le sel de ce tirage en Roumanie tient au fait que la bande d’Antoine Griezmann et Kylian Mbappé, bien qu’ayant terminé première de son groupe, ne fait pas partie du « chapeau 1 » réservé aux équipes les plus efficaces des qualifications.
Pour avoir laissé filer des points en Turquie (défaite 2-0) puis à Saint-Denis pour la revanche (1-1), les Français sont certains d’affronter une tête de série parmi l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie.
Leur victime en finale de la Coupe du monde 2018, la Croatie du Ballon d’or Luka Modric, se trouve dans la même situation.
Cela promet dans tous les cas des affiches alléchantes en phase de poule, et pourquoi pas dès le match d’ouverture le 12 juin au stade olympique de Rome. La probabilité d’y voir ce jour-là un Italie-France, remake de la finale gagnée en 2000 par les Bleus, est d’une sur douze…
Si les champions du monde de Didier Deschamps, sacré à l’Euro en tant que joueur il y bientôt 20 ans, ne tombent pas sur l’Italie, ils auront un duel coriace à disputer contre les Anglais à Wembley (groupe D), les Espagnols à Bilbao (groupe E) ou les Allemands à Munich (groupe F).
Et le Portugal, dans tout ça? La Seleção de Cristiano Ronaldo, rangée dans le « chapeau 3 » du tirage, fait les frais d’une campagne qualificative moyenne, conclue victorieusement lors de l’ultime journée avec un bilan peu glorieux: 5 victoires, 2 matches nuls et 1 défaite.
Les champions d’Europe 2016 devront se coltiner une des têtes de série (sauf la Belgique) et, s’ils manquent de chance, un prétendant au trône parmi le chapeau 2, à savoir la France, la Croatie ou les Pays-Bas, qu’ils ont dominés en finale de Ligue des nations l’été dernier.
La cérémonie orchestrée par l’UEFA samedi au Romexpo de Bucarest débutera, comme c’est l’usage, par des performances musicales, des prises de parole et la diffusion de vidéos. Le tirage au sort lui-même débutera aux alentours de 17H30 GMT. L’Euro sera alors lancé.