Plus de 300 personnes, dont environ 200 policiers, ont été blessées lors de violences ayant émaillé des matches de football durant la phase aller du championnat d’Algérie entre août et fin novembre, a annoncé dimanche la police algérienne.
Environ 700 personnes ont été arrêtées sur la même période en raison de ces violences, a ajouté la police.
Depuis plusieurs années, les stades de football d’Algérie sont le théâtre de violences quasi-hebdomadaires entre supporteurs, mais aussi parfois contre les joueurs et les policiers.
Ces statistiques portent sur environ 900 matches des championnats professionnels de Ligue 1 et 2, de Division nationale amateur (3e division), des divisions régionales et départementales mais aussi de Coupe d’Algérie et de compétitions internationales.
« Nous avons enregistré 80 cas de violences seulement durant la phase aller, engendrant 316 blessés dont 215 dans les rangs de la police », a déclaré Aïssa Naïli, directeur de la Sûreté publique de la police algérienne, selon l’agence de presse d’Etat APS (Algérie Presse Services).
Selon ces statistiques, près de 9% des matches, toutes divisions et compétitions confondues, ont été marqués par des violences, le plus grand nombre de cas (28) ayant été enregistrés lors de matches de Ligue 1, dont la phase aller compte 240 rencontres.
La phase aller des championnats professionnels de Ligue 1 et 2 (16 équipes chacun) a commencé en août et s’est achevée fin novembre.
Sur les 726 personnes, dont 82 mineurs, arrêtées durant ces violences, 198 ont été déférées devant la justice, a précisé Aïssa Naïli durant cette conférence de presse, à laquelle l’AFP n’avait pas été invitée.
Il a également indiqué que le cas de trois policiers, filmés le 13 novembre en train de matraquer violemment un supporteur à terre durant des violences lors d’un match de 1e division à Alger, avait été transmis au Parquet après enquête. « Nous attendons la décision de ce dernier », a-t-il précisé.
Lors de ce match, 22 supporteurs et 18 policiers avaient été blessés. Des supporteurs, furieux de la défaite à domicile du Mouloudia Club d’Alger (MCA) face à l’USM Bel Abbès (USMBA), avaient arraché les sièges du stade pour les jeter sur le terrain ou sur la police.
En 2014, l’attaquant camerounais du club algérien de la JS Kabylie, Albert Ebossé, avait été tué sur le terrain par un projectile lancé des tribunes. Le choc passé, sanctions et campagnes de fair-play n’ont pas empêché le retour de la violence dans et autour des stades.