Le militant congolais Emery Mwazulu Diyabanza a été condamné mercredi à Paris à 1.000 euros d’amende pour avoir tenté de s’emparer en juin, au musée du quai Branly, d’un poteau funéraire d’origine tchadienne pour dénoncer le « pillage » culturel de l’Afrique.
Initialement poursuivi pour « tentative de vol », il a finalement été condamné par le tribunal correctionnel pour « vol aggravé ». Trois autres militants jugés avec lui ont été condamnés à des peines d’amende avec sursis de 250, 750 et 1.000 euros ; un quatrième a été relaxé.
L’activiste congolais a annoncé qu’il allait faire appel.
Membres de l’association panafricaine Unité Dignité Courage, ces cinq militants s’étaient emparés le 12 juin d’un poteau funéraire Sara (Tchad) du XIXe siècle, en l’arrachant de son socle. Emery Mwazulu Diyabanza avait pris l’objet dans ses bras en criant: « on le ramène à la maison ».
Reconnaissant le caractère « militant » de cette action, le président du tribunal a expliqué mercredi en rendant son jugement que ce mode opératoire devait être « découragé ». « Vous disposez d’autres moyens pour attirer l’attention de la classe politique et du public » sur la question des restitutions des œuvres africaines, a-t-il ajouté.
Le parquet avait requis à l’audience 1.000 euros d’amende contre l’activiste.
« La légitimité d’aller chercher ce qui nous appartient ne revient pas aux juges d’un gouvernement prévaricateur », a commenté Emery Mwazulu Diyabanza en sortant de la salle d’audience.
« Nous continuerons le combat avec tous les moyens dont nous disposons. Nous ne sommes pas dissuadés », a-t-il prévenu.
Le militant congolais n’en a pas fini avec la justice.
Quelques semaines après le coup d’éclat du musée du quai Branly, Emery Mwazulu Diyabanza s’était emparé d’un objet en ivoire au musée des arts africain de Marseille, dans le sud-est de la France, puis avait tenté d’emporter une sculpture du Congo dans un musée néerlandais.
Il doit être jugé à Marseille le 17 novembre et en janvier aux Pays-Bas, pour ces actions.