L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) attend toujours des réponses à des questions sur l’arsenal de la Syrie, a déclaré mardi à des journalistes à l’ONU son directeur, Fernando Arias.
« Il y a encore des questions en suspens (…) pour clarifier des manques dans les déclarations initiales » syriennes sur son arsenal chimique, a-t-il dit à l’issue d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies à laquelle a pu participer la Syrie.
« Deux questions principales requièrent un engagement ferme et continu de la communauté internationale en Syrie, afin de vérifier que la Syrie a complétement déclaré ses stocks d’armes chimiques et pour enquêter sur les allégations de recours à du chimique comme arme en Syrie », a-t-il ajouté.
« Il revient à la Syrie de respecter pleinement ses obligations internationales », a rappelé le directeur de l’OIAC.
Evoquant une équipe au sein de l’Organisation chargée d’identifier les responsables d’utilisation d’armes chimiques en Syrie, il a indiqué « attendre dans les prochains mois un premier rapport ».
Selon des diplomates occidentaux, le risque est grand que la Syrie soit tentée d’utiliser des armes chimiques dans la région d’Idleb (nord-ouest) toujours hors du contrôle de Damas.
« Le jour où les forces syriennes vont vraiment se lancer dans la conquête d’Idleb, elles peuvent utiliser la même méthode, utiliser des armes chimiques pour terroriser. Et ça marche, assez vite, on voit des civils qui quittent la zone et on voit les groupes armés qui négocient des redditions », note un diplomate sous couvert d’anonymat.
Lors de la réunion du Conseil, la Russie a une nouvelle fois dénoncé un travail biaisé de l’OIAC en Syrie, selon une autre source diplomatique. Damas a toujours démenti recourir à des armes chimiques dans le conflit déclenché en 2011.