Les blessés de septembre vont provoquer un embouteillage dans le sens des retours en équipe de France au moment de l’annonce de la liste de Didier Deschamps pour le Mondial-2022, attendue la deuxième semaine de novembre. Malgré des contours définis, il reste plusieurs inconnues.
« J’écris ma liste au crayon à papier, avec une gomme à côté », a plaisanté le patron des Bleus en septembre sur TF1.
En outre, les sélectionneurs peuvent cette fois emmener jusqu’à 26 joueurs, au lieu de l’habituelle liste des 23, ce qui complique les données du casse-tête.
Gardiens: hiérarchie figée
En pole position: Hugo Lloris, Mike Maignan, Alphonse Areola.
En balance: Alban Lafont, Steve Mandanda.
Si Deschamps n’a pas d’absence à déplorer à ce poste, la messe semble dite: le capitaine Lloris, tout proche d’atteindre le record de sélections en bleu de Lilian Thuram (139 contre 142 sélections), gardera les cages bleues au Mondial, suppléé par Maignan.
Même s’il ne joue que les Coupes avec West Ham, Areola a les cartes en main pour être le N.3, devant Lafont et Mandanda.
Défenseurs: infirmerie à vider
En pole position: Lucas Hernandez, Theo Hernandez, Jules Koundé, Presnel Kimpembe, Benjamin Pavard, Raphaël Varane.
En balance: Benoît Badiashile, Jonathan Clauss, Lucas Digne, Clément Lenglet, Ferland Mendy, William Saliba, Dayot Upamecano.
S’ils sont rétablis, les frères Hernandez, ainsi que Kimpembe et Koundé seront au Qatar aux côtés de Varane et Pavard.
Seul joueur au profil de « piston » droit, Clauss peut y croire, tandis que de nombreux joueurs se disputeront le rôle de doublures. Il faudra peut-être trancher entre Digne et Ferland Mendy, ou entre Upamecano et Saliba.
Mais les Bleus ne sont pas à l’abri d’une surprise de dernière minute (Lenglet ? Fofana ?). Badiashile semble devoir s’en remettre à une blessure d’un cadre pour voir Doha.
Milieux: avec ou sans Pogba ?
En pole position: N’Golo Kanté, Adrien Rabiot, Aurélien Tchouaméni.
En balance: Eduardo Camavinga, Youssouf Fofana, Mattéo Guendouzi, Boubacar Kamara, Thomas Lemar, Paul Pogba, Corentin Tolisso.
En 2018, le succès des Bleus en Russie s’est notamment bâti autour de la paire Kanté-Pogba dans l’entrejeu. Mais depuis, les fragilités physiques ont souvent empêché le binôme de se retrouver.
Blessé depuis août, Kanté a le temps de se rétablir. La situation de Pogba, opéré d’un genou début septembre, apparaît plus complexe: le Turinois, touché par ailleurs par des soucis extra-sportifs, « ne viendra pas s’il n’est pas apte » pour le premier match, a assuré Deschamps.
En leur absence, Tchouaméni a creusé son sillon avec régularité, se fondant dans la peau d’un titulaire en puissance. Youssouf Fofana s’est montré plutôt en réussite à ses côtés en septembre, à l’inverse de Camavinga, en délicatesse deux ans après sa précédente sélection.
Attaquants: l’inconnue Giroud
En pole position: Karim Benzema, Kingsley Coman, Antoine Griezmann, Kylian Mbappé.
En balance: Wissam Ben Yedder, Ousmane Dembélé, Moussa Diaby, Olivier Giroud, Christopher Nkunku.
Aucun mystère du côté des titulaires: les trois places d’attaque sont réservées à Griezmann, Mbappé et Benzema. Reste à savoir qui s’assoira sur le banc.
Le gros point d’interrogation concerne Giroud: Deschamps juge « difficile » d’emmener le champion du monde 2018, deuxième meilleur buteur de l’histoire des Bleus, au Qatar comme simple doublure. Sportivement, l’apport du N.9 de bientôt 36 ans n’est pas contesté.
Gêné à un mollet, Dembélé s’est peu montré en septembre (14 minutes de jeu), mais ses performances au Barça et sa place dans le groupe France, où sa personnalité est appréciée, lui offrent de solides garanties.
Ben Yedder et Diaby, pas appelés à la rentrée, partent de plus loin.
Entre 23 et 26 élus
Une incertitude demeure sur le nombre de joueurs que Deschamps emmènera au Qatar: d’ordinaire limitées à 23, les listes ont été élargies à 26 joueurs par la Fifa.
A la différence du dernier Euro où seuls 23 joueurs pouvaient figurer sur la feuille de match, avec trois joueurs en tribunes, il sera possible d’avoir jusqu’à 15 remplaçants sur le banc de touche au Mondial.
Mais Deschamps n’a pas été clair sur ses intentions.
« J’ai le temps de réfléchir à cela, j’ai une certaine marge entre 23 et 26. A l’Euro on était 26, on avait deux joueurs blessés et heureusement qu’Adrien (Rabiot) était là pour palier à gauche. Ce n’est pas pour ça qu’on sera plus fort pour autant. Il reste toujours onze places sur le terrain. Je n’ai pas toutes les données », a-t-il expliqué samedi.