Le ministre français des Comptes publics Gérald Darmanin a annoncé vendredi une « répétition générale » du transit des camions à Calais, où il se rendra dans l’après-midi, deux mois avant la date prévue du Brexit le 31 octobre.
« Pendant un mois, on va faire comme si il y avait le Brexit. Pour une grande partie des entreprises, on va mettre en place une sorte de répétition générale pour être tout à fait prêts fin octobre », a déclaré M. Darmanin au micro de la radio RTL.
« On a recruté 700 douaniers supplémentaires et on a fait, ce qui est tout à fait innovant technologiquement, une frontière intelligente », a-t-il expliqué.
Le ministre français des Comptes publics inaugurera le nouveau système de transit en présence de Michael Gove, chancelier du duché de Lancastre, membre du gouvernement britannique chargé des préparatifs pour un « no deal ».
« Vous êtes à Grenoble, vous êtes une PME et vous exportez en Grande-Bretagne. Vous déclarez tout désormais sur internet. Il y aura des codes-barres et des lectures de plaques d’immatriculation, et à la frontière – sauf s’il y a des contrôles parce qu’on pense que vous faites de la contrebande ou de la contrefaçon – votre marchandise ira directement en Grande-Bretagne », a expliqué M. Darmanin.
« Nous allons inaugurer ça tout à l’heure avec monsieur le préfet et monsieur le ministre anglais et voir comment votre camion sera +lu+ sans que vous vous arrêtiez et il n’y aura pas de file d’attente de dizaines et de dizaines de kilomètres à Calais », a-t-il promis.
Interrogé sur le degré de préparation des acteurs économiques face aux nouvelles procédures douanières, il a assuré qu' »une grande partie des entreprises sont prêtes par le travail qu’ont fait les douanes et les entreprises elles-mêmes ».
« On pourra toujours commercer avec la Grande-Bretagne, mais selon les règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). C’est comme si on avait un lien avec l’Afrique du Sud à nos portes », a expliqué le ministre français.
« On commerce avec l’Afrique du Sud mais simplement c’est plus administratif que lorsque c’est la Belgique ou l’Espagne », a encore dit M. Darmanin, rappelant qu' »il y a à peu près 100.000 entreprises françaises qui travaillent avec la Grande-Bretagne ».
De début mars jusqu’à la mi-mai, les départs des camions vers la Grande-Bretagne avaient été perturbés par une grève du zèle des douaniers français qui réclamaient une hausse de leur rémunération et des négociations sur leurs conditions de travail. Un accord avait finalement été trouvé, les quelque 17.000 douaniers obtenant une hausse de 50 euros nets par mois à compter du 1er novembre.