La société canadienne Iamgold Essakane, première productrice d’or au Burkina Faso, la société française Bolloré Transports et Logistics et 12 personnes ont brièvement comparu mercredi devant la justice à Ouagadougou pour « fraude en matière de commercialisation d’or » et « blanchiment de capitaux ».
L’audience a été renvoyée à début octobre, quelques heures seulement après son ouverture.
Fin décembre 2018, 30 conteneurs appartenant à la société minière Iamgold Essakane avaient été saisis à Bobo-Dioulasso (sud) et deux autres à Ouagadougou par la Brigade nationale anti-fraude de l’or (BNAF), après une alerte donnée par un journaliste d’investigation.
Du minerai qui contenait une forte teneur d’or était en train d’être transporté de « manière frauduleuse vers la République de Côte d’Ivoire, par voie ferroviaire, pour ensuite être acheminé par voie maritime au Canada », selon le parquet.
« L’audience a été renvoyée à début octobre sur demande de plusieurs parties dont la défense et la partie civile pour diverses raisons », a rapporté l’un des avocats de Iamgold Essakane, Me Moumouni Kopiho.
« Vu le niveau et l’ampleur du dossier, on ne pouvait pas le retenir aujourd’hui. Il faut que tous les avocats puissent prendre connaissance du dossier afin de développer les moyens de défense de leurs clients », a-t-il estimé. « La société est le premier employeur du privé au Burkina Faso, avec 2.500 personnes », a-t-il rappelé.
Iamgold est aussi un important contributeur du budget de l’Etat avec près de 45 milliards FCFA (68 millions d’euros) d’impôts payés au Trésor public en 2018, a indiqué un avocat de la partie civile, Me Rodrigue Bayala.
Outre les sociétés Iamgold Essakane et Bolloré Transports et Logistics, en tant que personnes morales, douze personnes physiques des deux sociétés et de l’administration publique sont poursuivies pour « fraude en matière de commercialisation de l’or et des substances précieuses, faux et usage de faux en écriture privée de commerce, exportation illégale de déchets dangereux, blanchiment de capitaux, franchise illégale ».