Le ballon rond aura rarement autant tourné en plein été… Coronavirus oblige, les coupes européennes reprennent à partir de mercredi et jusqu’à la fin du mois d’août dans des formats d’une densité inédite promettant spectacle mais aussi chaleur et embouteillages calendaires.
. Épilogue cinq étoiles pour une saison unique
Quel plateau royal ! Neymar, Cristiano Ronaldo et Lionel Messi aux prises en plein mois d’août: le casting est aussi improbable que rêvé, tant cette période en football est beaucoup plus souvent synonyme de reprise des championnats nationaux que d’épilogue haletant des Coupes d’Europe.
Mais le coronavirus a rebattu les cartes. Reportée mi-mars, la fin des phases finales de Ligue des champions et de Ligue Europa a été reprogrammée tout au bout de cette saison 2019-2020 à rallonge, pour laisser aux ligues nationales le temps de terminer leurs championnats dans le respect des contraintes sanitaires… et sauver aussi les juteux droits télévisés de la C1, produit phare de l’UEFA.
C’est donc juste avant la rentrée que les matches les plus attendus de la saison s’égrèneront, à un rythme effréné devant mener à la grande finale de la C1, prévue le 23 août au stade de la Luz de Lisbonne (Portugal), deux jours après celle de la Ligue Europa (Cologne, Allemagne), et une semaine avant celle de la Ligue des champions féminines (Saint-Sébastien, Espagne).
. Format inédit et spectaculaire
Le fan de la fameuse Coupe aux grandes oreilles n’aura pas que son calendrier à revoir, mais bien toutes ses habitudes. A partir des quarts, exit les confrontations en matches aller-retour, exit les buts qui comptent double à l’extérieur, exit les « remontadas » et place au fameux tournoi final à 8 (« Final Eight » à l’anglaise) et ses matches couperets sur terrain neutre.
Après les derniers huitièmes qui restent à jouer cette semaine, et notamment Juventus-Lyon vendredi, direction Lisbonne pour les huit dernières équipes qualifiées en C1 (12-23 août), et l’Allemagne pour leurs homologues de C3 (10-21 août). Les dames iront elles dans le pays basque, entre Bilbao et Saint-Sébastien (21-30 août). En vase clos, et sans supporters dans les stades.
Ce qui offre un programme jamais vu, avec quasiment tous les jours du mois d’août une rencontre majeure du gotha européen, sans discontinuer!
« Passionnant et riche en émotions » pour le président parisien Nasser Al-Khelaïfi, « pas mal » pour Zinédine Zidane, l’entraîneur du Real Madrid, ce format novateur va bouleverser le paysage.
« La forme du jour sera décisive », relevait récemment l’entraîneur du Bayern Munich Hansi Flick, conscient que la préparation des clubs diffèrera du tout au tout, entre ceux dont les championnats viennent à peine de se finir (Italie), ceux qui ont terminé depuis quelque temps (Allemagne) et ceux qui n’ont jamais repris (France).
. Sur un fil
Cette préparation sera cruciale, tant le rythme aoûtien s’annonce effréné. Entre le 5 et le 23 août, en l’espace de 19 jours à peine, comptez la bagatelle de 26 matches au programme de la C1 messieurs et de la C3. Et ce, sans compter les rencontres des tours préliminaires de l’édition suivante, qui démarrent en parallèle !
Pour le Bayern Munich ou Barcelone, à titre d’exemple, le parcours jusqu’au trophée imposera de briller successivement le 8 (8e retour), le 14 (quart), le 19 (demie) et le 23 août.
Il faudra aussi faire avec un thermomètre très élevé, facteur majeur de l’été. « Nous savons que la chaleur va être écrasante à partir de maintenant », avait alerté Zidane il y a quelques semaines, à l’aune d’un mois de juillet où la Liga abordait son sprint final.
Attention aux blessures, donc. D’autant que quelques stars sont déjà à l’infirmerie, à commencer par Kylian Mbappé, incertain pour le 8e du PSG, son adversaire bergamasque Josep Ilicic ou son compatriote bavarois Benjamin Pavard. Et que toutes basculeront ensuite sur une saison 2020-21 historiquement dense, avec dès le 21 août la reprise du premier championnat majeur, la Ligue 1 française, et en juin prochain la tenue de l’Euro-2020 repoussé d’un an.
Attention, surtout, aux risques sanitaires. Car si la situation du virus à Lisbonne, un temps alarmante, semble laisser espérer un tournoi sécurisé, le moindre écart, le moindre cas de Covid-19 dans une équipe, la moindre mise à l’isolement entraîneront une réaction en chaîne quasiment ingérable au coeur d’un tel calendrier, d’autant que l’UEFA martèle à tout-va qu’elle n’a « pas de plan B ».