Que peut faire le génie d’un seul homme, fût-il Lionel Messi, contre l’invincible armada des stars du Bayern? Réponse vendredi soir, à l’issue du match phare des quarts de finale de Ligue des champions à Lisbonne, entre Munich et Barcelone (21h00/19h00 GMT).
Jamais sans doute un match à huis clos n’aura attiré autant de téléspectateurs de tous les continents.
Bayern-Barça, avec ou sans public, est un très grand « classique » du football international, entre deux titans qui ont l’un et l’autre déjà remporté cinq fois le trophée suprême en Europe. Leur dernier choc remonte aux demi-finales 2015: Barcelone avait éliminé Munich (3-0, 2-3).
Mais cette saison, le Bayern du buteur en série Robert Lewandowski est l’équipe la plus impressionnante du continent, alors que Barcelone doute, et se repose essentiellement sur le talent de Messi.
Les Bavarois ont surclassé l’opposition en Allemagne pour réussir le doublé coupe-championnat, et balayé tous leurs adversaires en Ligue des champions, avec jusqu’ici huit victoires en huit matches (phase de groupe et 8e de finale contre Chelsea), pour un bilan de… 31 buts marqués contre 6 encaissés!
Et si Lewandowski écrase le classement des buteurs avec 13 réalisations, c’est surtout le collectif qui fait peur.
Serge Gnabry, l’homme du quadruplé à Tottenham en octobre (7-2), Thomas Müller et ses 20 passes décisives en Bundesliga, Joshua Kimmich le talent brut, ou encore David Alaba, le latéral reconverti avec succès en défenseur central, ne sont que quelques uns des diamants bavarois.
– Griezmann et Suarez à la peine –
Face à eux, se dressera le FC Barcelone, un géant qui doit beaucoup, cette saison, à un petit homme de moins d’1,70 mètre, son génie argentin « Leo » Messi, toujours prêt à 33 ans à sortir de sa lampe pour faire des miracles.
Car le club blaugrana, naguère référence absolue en matière de collectif, a égaré son jeu depuis quelques mois. Les deux autres stars de l’attaque, Antoine Griezmann et Luis Suarez, ne jouent pas au niveau que l’on attend d’eux. Le Français, renfort phare de l’été 2019, peine à trouver des automatismes avec ses coéquipiers, et l’Uruguayen traverse une mauvaise phase.
« Ça n’a pas été un Barça triomphant, de celui qui semait la peur partout où il passait », a taclé le journal sportif As, au lendemain de la qualification contre Naples (1-1, 3-1) en 8e de finale samedi: « Il est au minimum, et s’en ira à Lisbonne dans la peau d’une victime. Mais il a un joueur capable de faire des choses absolument incroyables. Et gagner cette +Champions+ pourrait être la plus incroyable de toutes. »
Dans un bon jour, le sextuple Ballon d’Or est capable de gagner n’importe quel match à lui seul, comme il l’a prouvé contre Naples, avec un penalty provoqué et un but d’extraterrestre, après un slalom et une chute au milieu d’une forêt de défenseurs adverses.
– « Messi à 100% contre le Bayern » –
« On ne peut l’arrêter que collectivement, car c’est un footballeur hors du commun », a d’ailleurs déjà prévenu le milieu défensif du Bayern Leon Goretzka.
Le coup à la cheville que Messi a reçu contre Naples a fait trembler la Catalogne. Mais le capitaine barcelonais s’est entraîné normalement mercredi, et n’arborait plus le gros bandage qui protégeait son articulation.
« Il sera à 100% contre le Bayern », croit savoir la presse spécialisée espagnole.
Il serait cependant injuste de ne voir au Barça que Messi. Le retour des cadres Sergio Busquets et Arturo Vidal (un ancien Munichois), du feu-follet Ousmane Dembélé revenu d’une longue blessure, et la présence de Gerard Piqué derrière ou de Frenkie De Jong au milieu font de l’équipe l’une des plus belles d’Europe sur le papier, à l’égal du Bayern. Et de ce quart de finale une affiche de gala, malgré le huis clos.