La Confédération africaine de football (CAF) doit annoncer mardi à Dakar quel pays, de l’Egypte ou de l’Afrique du Sud, accueillera dans moins de six mois la CAN-2019, en remplacement du Cameroun, écarté en novembre pour impréparation.
Les dirigeants du football africain sont à Dakar à l’occasion de l’attribution, mardi soir, des CAF Awards 2018, les trophées récompensant les meilleurs joueurs, joueuses, équipes ou encore entraîneurs africains de l’année. Chez les hommes, l’égyptien de Liverpool Mohamed Salah, déjà récompensé l’an dernier, part à nouveau favori.
L’annonce du pays-hôte de la CAN-2019, prévue du 15 juin au 13 juillet, doit être faite par le président de la CAF, Ahmad Ahmad, à l’issue d’une réunion du comité exécutif qualifiée de « cruciale » par la Confédération africaine. Initialement programmée mercredi, cette séance de travail a été avancée à mardi matin (début prévu à 09h30 françaises, GMT +1).
L’Egypte et l’Afrique du Sud sont les deux seuls pays à s’être portés candidats, mi-décembre, pour relever le défi. Le Maroc, pourtant souvent cité comme un prétendant sérieux, n’a, à la surprise générale, pas fait acte de candidature.
En 2014, la CAF avait attribué les trois prochaines CAN d’un coup: 2019 au Cameroun, 2021 à la Côte d’Ivoire et 2023 à la Guinée.
Or, après le retrait de l’organisation au Cameroun en 2019, la CAF a décidé de procéder à un décalage, attribuant l’édition 2021 à ce pays et l’édition 2023 à la Côte d’Ivoire. Lundi, la Guinée a indiqué qu’elle « acceptait » d’organiser l’édition 2025.
L’Afrique du Sud est le seul pays africain à avoir accueilli une Coupe du monde (en 2010). Elle a déjà organisé la CAN à deux reprises, en 1996 et en 2013. L’Egypte a pour sa part déjà organisé quatre fois la CAN, la dernière en 2006.
Côté infrastructures, les deux pays ont des atouts à faire valoir.
Les 10 stades utilisés lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud sont disponibles et le pays dispose d’un parc hôtelier et d’un réseau routier excellents.
Le « Pays des pharaons » dispose également de stades de grande capacité, de deux grands aéroports internationaux et d’un vaste parc hôtelier.
– Températures glaciales ou caniculaires ? –
En revanche, il n’est pas garanti que les stades seront pleins en Afrique du Sud, le prix des billets risquant d’être décourageant pour de nombreux spectateurs.
En outre, les mauvais résultats de l’équipe nationale et le manque d’engouement du public, ainsi que l’insécurité, ne plaident pas pour le dossier sud-africain.
Côté égyptien, la violence sporadique dans les stades reste un point d’interrogation majeur. Et l’organisation de la CAN pour la première fois depuis la chute en 2011 du régime d’Hosni Moubarak représenterait un défi pour les forces de sécurité, aux abois depuis l’arrivée au pouvoir en 2014 d’Abdel Fattah al-Sissi.
Selon que le tournoi se joue au pays des Pharaons ou dans celui de Nelson Mandela, le joueurs seront confrontés à des conditions climatiques radicalement différentes: les nuits glaciales de l’hiver austral en Afrique du Sud ou les fortes chaleurs de l’été égyptien.
L’Afrique du Sud peut aussi faire valoir son expérience dans l’organisation de grands événements sportifs et la qualité de sa production audiovisuelle. En revanche, son soutien à la candidature Canada/Mexique/Etats-Unis pour la Coupe du monde, contre la candidature marocaine, pourrait lui coûter des voix.
L’Egypte devrait quant à elle pouvoir compter sur le soutien des pays arabes du continent et sur l’aura de sa star Mohamed Salah.