Le principal négociateur de Pékin s’est dit prêt lundi à poursuivre les consultations avec Washington afin de parvenir à un accord commercial, malgré l’aggravation des tensions entre les deux pays, selon des propos rapportés par la presse financière.
« Nous sommes prêts à résoudre calmement le problème par des consultations et la coopération », a déclaré dans un discours le vice-Premier ministre Liu He, selon un compte-rendu du magazine Caixin.
« Nous sommes résolument opposés à l’escalade de la guerre commerciale » qui n’est bonne « ni pour la Chine, ni pour les Etats-Unis, ni pour les peuples du monde », a ajouté M. Liu, selon la même source.
La guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales a pris un tour encore plus vif vendredi, la Chine annonçant qu’elle allait relever ses droits de douane sur des produits américains représentant 75 milliards de dollars d’importations annuelles.
Washington a répliqué immédiatement en annonçant des hausses plus fortes que prévu des droits de douane supplémentaires sur les produits chinois, qui doivent entrer en vigueur en septembre puis en décembre.
Le président Donald Trump a en outre tétanisé les milieux d’affaires américains en les sommant de cesser de faire des affaires avec la Chine.
Comme en réaction, M. Liu, qui s’exprimait à Chongqing (sud-ouest), a assuré que la Chine souhaitait « accueillir les investisseurs du monde entier, y compris des Etats-Unis ».
Il a promis que Pékin continuerait à « créer un bon environnement pour les investissements, à protéger la propriété intellectuelle (…) et à s’opposer au blocages technologiques et au protectionnisme », selon Caixin.
La guerre commerciale sino-américaine, qui dure depuis plus d’un an, se double d’un affrontement technologique centré autour du géant chinois Huawei, numéro deux mondial des téléphones portables. L’administration Trump a prévu d’interdire aux entreprises américaines de fournir des équipements à ce groupe qu’elle soupçonne d’espionnage potentiel au profit de Pékin.
Washington dénonce l’énorme excédent bilatéral chinois et accuse Pékin de forcer les entreprises américaines à lui céder de la technologie, tout en pillant les brevets des Etats-Unis.