L’Assemblée générale de l’ONU est appelée mercredi à élire cinq membres non permanents du Conseil de sécurité pour 2021 et 2022 lors d’une élection mettant aux prises pour un seul siège Djibouti et le Kenya, ainsi que pour deux sièges le Canada, la Norvège et l’Irlande.
Pour le groupe Asie-Pacifique, l’Inde, seule candidate, est assurée d’être élue. De même que le Mexique, pour la région Amérique latine et Caraïbes.
En revanche, le groupe Afrique n’a pas réussi à s’entendre comme les années précédentes sur un seul nom pour le siège revenant à ce continent. Le Kenya se targue d’avoir le soutien de l’Union africaine, mais Djibouti juge être prioritaire en vertu d’un principe de rotation et alors que Nairobi a siégé au Conseil un plus grand nombre de fois.
Dans leur campagne, les deux rivaux – qui le sont aussi par la langue, anglais et français – ont fait valoir leur rôle pour garantir la paix dans une Corne de l’Afrique troublée et au-delà avec la mise à disposition de Casques bleus dans des opérations de l’ONU.
Le Kenya a mis en avant son accueil des réfugiés somaliens et sud-soudanais, et le soutien qu’il apporte aux gouvernements des deux pays concernés. Djibouti, à la situation géographique stratégique et où sont notamment implantées des bases militaires française, américaine, chinoise et japonaise, a aussi souligné sa contribution pour pacifier la Somalie.
Le groupe Europe de l’Ouest et autres, coutumier de la compétition, voit de son côté s’affronter le Canada, l’Irlande et la Norvège pour deux sièges.
Lors de sa dernière tentative, en 2010, le Canada avait subi un échec cinglant, s’inclinant devant le Portugal. Et une nouvelle défaite pourrait avoir des conséquences politiques pour le Premier ministre Justin Trudeau.
– Céline contre Bono –
Lors de la campagne de promotion de leur candidature, le Canada et l’Irlande ont invité les membres de l’ONU à des concerts à New York donnés par leurs vedettes nationales respectives: Céline Dion pour le premier, Bono et son groupe de rock U2 pour le second.
« Faire campagne pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU implique un lobbying sans fin, d’organiser des festivités, et de s’inquiéter que l’ambassadeur qui vient de vous promettre un vote puisse être un menteur », a résumé dans un tweet Richard Gowan, spécialiste des Nations unies au centre de recherches International Crisis Group.
Par crainte de fraudes ou de manipulations, un vote électronique recommandé par certains en raison de la pandémie de Covid-19 a été écarté. L’Assemblée générale de l’ONU s’est mise d’accord pour un vote à bulletins secrets étalé dans la journée afin d’éviter un rassemblement massif au siège de l’ONU, toujours en télétravail jusqu’à fin juillet à cause du virus.
Chacun des 193 membres de l’ONU est invité à venir déposer mercredi son vote dans une urne en fonction d’un créneau horaire qui lui a été fixé à l’avance.
Pour l’emporter, une majorité des deux tiers des votants est requise, soit 128 voix si les 193 membres des Nations unies votent. Plusieurs tours de scrutin ne sont pas à exclure dans une compétition serrée entre les candidats en surnombre.
Le Conseil de sécurité de l’ONU compte 15 membres, dont cinq permanents et dix non permanents renouvelés par moitié tous les ans.
Lors de l’élection mercredi, les membres de l’Assemblée générale doivent aussi élire leur prochain président pour la session 2020-2021. Un seul candidat est en lice, le Turc Volkan Bozkir, diplomate et ancien ministre. La Grèce, l’Arménie et Chypre se sont opposées récemment à sa désignation par consensus et avaient réclamé un vote à bulletins secrets.