En pleine résurgence du nouveau coronavirus, le gouvernement britannique se trouve sous le feu des critiques mardi pour les ratés du dépistage, qui font craindre aux responsables de la santé des répercussions sur la continuité des services de soins.
Quasi inexistants au départ, les moyens de dépistage au Royaume-Uni ont considérablement augmenté depuis le printemps avec une capacité revendiquée de plus de 300.000 tests par jour.
Mais les témoignages se multiplient dans les médias de personnes ne parvenant pas à réserver un test ou devant parcourir de très longues distances pour se faire dépister.
Reprochant à l’exécutif de manquer de « transparence » sur l’ampleur du problème, Chris Hopson, un responsable des services hospitaliers du système public de santé (NHS), a demandé que la priorité soit donnée aux soignants et aux malades alors que l’absentéisme de personnels de santé augmente, notamment à Londres, obligés de s’isoler en raison de tests insuffisants.
« Nous avons maintenant des cas de patients qui devraient être soignés et que nous ne pouvons pas soigner parce que (le personnel soignant) n’a pas accès à un test », a-t-il souligné.
Selon le quotidien The Times, avec la réouverture des écoles et les besoins de dépistage dans les maisons de retraite, la demande dépasse de loin les quelque 200.000 tests effectués quotidiennement, et aucun test n’est disponible dans les dix zones du pays les plus touchées par le virus.
Le Sunday Times affirmait dimanche que des tests devaient être envoyés en Italie et en Allemagne, en raison d’un arriéré de 185.000 tests en attente de résultat.
« Nous avons besoin d’un système de traçage adéquat là maintenant, avec une capacité, une souplesse et une accessibilité ne nécessitant pas des trajets de 100 miles (plus de 160 km, NDLR) qui désavantagent certains parmi les plus vulnérables », a abondé le docteur Chaand Nagpaul, président de l’Association médicale britannique (BMA).
Interrogée sur la BBC, la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, a assuré que le gouvernement, qui demande de ne se faire tester qu’en cas de symptômes, continuait à « augmenter » les capacités de dépistage.
Boris Johnson a promis la semaine dernière de déployer un « programme de dépistage massif », avec un objectif de 500.000 tests quotidiens d’ici fin octobre.
Après une accalmie, le Royaume-Uni enregistre une nouvelle poussée de contaminations, avec autour de 3.000 cas positifs depuis plusieurs jours. Le pays, où le nombre de morts dépasse 41.600, est le plus endeuillé d’Europe.