La Chine bloque désormais l’arrivée des voyageurs étrangers en provenance de France, d’Italie et d’une dizaine d’autres nations très touchées par le Covid-19, le géant asiatique tentant d’éviter toute résurgence de l’épidémie sur son sol.
Le coronavirus a été repéré pour la première fois dans la ville chinoise de Wuhan (centre) en décembre. Mais à l’exception de quelques foyers d’infection localisés, la vie a repris son cours normal dans le pays.
La Chine a pratiquement fermé ses frontières fin mars et réduit considérablement ses vols internationaux, avant d’entrouvrir prudemment ses portes ces derniers mois.
Mais ses ambassades au Royaume-Uni, en Belgique, en Inde, aux Philippines et dans plusieurs autres pays ont annoncé cette semaine que Pékin avait décidé de « suspendre temporairement » l’arrivée des ressortissants non chinois sur le territoire national. Et cela, même si ces personnes sont porteuses de visas ou de permis de séjour valides.
La France, où le nombre de contaminés et de morts explose, est le dernier pays en date à rejoindre cette liste, a annoncé jeudi l’ambassade de Chine à Paris. Elle souligne que cette interdiction sera réévaluée « en fonction de l’évolution de la situation » épidémique.
La Russie, l’Italie et l’Éthiopie sont désormais aussi concernées par cette mesure, ainsi que le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, qui a rejoint la liste vendredi.
Ces mesures ont été critiquées vendredi par la Chambre de commerce de l’UE en Chine, qui y a vu « un coup dur porté au moral des milieux d’affaires ».
« De nombreux ressortissants étrangers bloqués hors de Chine depuis mars se retrouvent à zéro et nous redoutons que beaucoup d’entre eux renoncent purement et simplement à revenir », a déploré dans un communiqué le président de la Chambre, Joerg Wuttke.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a défendu jeudi des décisions « raisonnables et justes » qui « s’inspirent des pratiques en vigueur dans de nombreux pays ».
Un deuxième confinement est entré en vigueur en France la semaine dernière afin de tenter de dompter une deuxième vague « brutale » qui « se propage rapidement », selon le gouvernement français.
Plus de 58.000 nouvelles contaminations ont été enregistrées au cours des dernières 24 heures sur le sol français. Le nombre quotidien de morts oscille quant à lui autour de la barre des 400 depuis lundi.