Des dizaines de journalistes sont morts depuis deux mois dans le monde à cause du nouveau coronavirus, a estimé vendredi l’organisation suisse PEC (Press Emblem Campaign), en déplorant une protection insuffisante des employés des médias couvrant la pandémie.
Avant la Journée mondiale de la liberté de la presse dimanche, cette organisation non gouvernementale avertit que de nombreux journalistes se mettent en danger pour couvrir la crise du Covid-19, certains tombant malades eux-mêmes.
Dans un communiqué, l’ONG basée à Genève qui milite pour la protection des journalistes dit avoir recensé depuis le 1er mars « le décès des suites du coronavirus de 55 journalistes dans 23 pays ». Elle précise que « la cause professionnelle de certains de ces décès n’est pas toujours établie ».
« Les journalistes courent des risques importants dans cette crise, car ils doivent continuer à informer, en se rendant dans les hôpitaux, en interviewant les médecins, infirmiers, les dirigeants politiques, les spécialistes, les scientifiques, les patients », souligne-t-elle.
« Dans divers pays, les mesures de protection indispensables (distanciation, port de masques, mesures d’hygiène, mises en quarantaine) n’ont pas été appliquées, surtout au début de l’épidémie », poursuit l’ONG.
L’Equateur a été le pays le plus touché avec au moins neuf journalistes décédés en raison du virus, suivi des Etats-Unis (huit), du Brésil (quatre) puis de la Grande-Bretagne et de l’Espagne (trois pour chacune), selon son décompte.
La lutte contre la pandémie, qui a tué plus de 230.000 personnes sur un total de 3,2 millions de cas d’infection dans le monde, « est utilisée comme prétexte par certains gouvernements pour réprimer les libertés d’expression, de réunion, de manifestation », dénonce le secrétaire général de la PEC Blaise Lempen en demandant que « tous les Etats respectent le droit à l’information des citoyens et leur droit à la santé ».
« Censure, fermeture de sites internet, détentions arbitraires de journalistes, attaques physiques et verbales, législations d’exception réduisant la liberté de la presse, autant de violations constatées ces dernières semaines », selon l’ONG, alors que « l’information du public est particulièrement importante dans cette crise sanitaire ».
« La transparence est primordiale et peut sauver des vies en cas de crise sanitaire », souligne-t-elle.