ais que si je la rendais, elle disparaîtrait à nouveau », a-t-il affirmé.
Après l’investiture du Premier ministre Abiy Ahmed l’année dernière, Sirak Asfaw a finalement estimé que la situation en Ethiopie était assez stable et sécurisée pour rendre la couronne.
Pour l’aider, il a contacté le Néerlandais Arthur Brand, affirmant être « en possession d’un objet éthiopien d’une grande importance culturelle ».
« Il s’est avéré que Sirak Asfaw était depuis 21 ans le gardien d’une rare couronne éthiopienne du 18e siècle et qu’il voulait la rendre », déclare M. Brand.
« C’est une histoire directement sortie d’un triller policier », décrit l’expert, qui a acquis une renommée mondiale en 2015 après avoir retrouvé en Allemagne deux chevaux de bronze réalisés par Josef Thorak, l’un des sculpteurs préférés d’Hitler.
M. Brand s’est aussitôt rapproché du gouvernement néerlandais afin de le mettre au courant de la restitution future de la couronne. « Son authenticité devra désormais être établie en étroite coopération avec les autorités éthiopiennes », a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
La couronne est actuellement entreposée dans un établissement hautement sécurisé aux Pays-Bas.
– « L’identité de l’Ethiopie » –
Jacopo Gnisci, un chercheur à l’Université d’Oxford qui a examiné l’objet et confirmé son authenticité, estime qu’il existe moins d’une trentaine de ces couronnes dans le monde, appelées « zewd ».
« Ces couronnes revêtent une grande importance culturelle et symbolique en Ethiopie, car elles sont généralement offertes par de hauts responsables à des églises dans le cadre d’une pratique qui remonte à la fin de l’Antiquité », a indiqué M. Gnisci.
La couronne détenue par Sirak Asfaw aurait appartenu à l’un des plus puissants chefs de guerre éthiopien du 18e siècle, « ras » Welde Sellase.
Ce dernier en aurait probablement fait don à une église située près de la ville de Mekelle, dans le nord de l’Ethiopie, selon M. Gnisci.
La couronne est apparue en public pour la dernière fois en 1993, portée par un prêtre, avant de disparaître, explique-t-il. Une enquête avait été ouverte à l’époque, mais les coupables n’ont jamais été retrouvés.
« Ces couronnes ont une valeur symbolique inestimable et il est important qu’elles soient renvoyées en Ethiopie », affirme M. Gnisci.
« C’est un héritage culturel éthiopien, c’est l’identité de l’Ethiopie et, au final, cela fait du bien de la rendre », assure un M. Sirak désormais libéré de son fardeau.