La Commission européenne veut encourager le développement d’outils pour aider les internautes dans la gestion de leurs données personnelles, comme une application qui permettrait d’éviter à un utilisateur de répondre à chaque fois aux mêmes questions de consentement quand il va sur un site.
L’exécutif européen a publié mercredi un rapport d’évaluation sur le Règlement européen de protection des données (RGPD), entré en vigueur il y a deux ans et qui a donné aux citoyens de l’Union européenne des droits renforcés en matière d’accès et d’utilisation de leurs données personnelles.
« Quand vous cherchez quelque chose sur internet, vous allez d’un site à un autre, et vous recevez régulièrement des questions sur les données », a expliqué le commissaire européen à la Justice Didier Reynders à des journalistes.
« La première réaction est de répondre oui, parce que votre préoccupation première est de trouver l’information que vous cherchez et non de gérer la protection de vos données personnelles », a-t-il poursuivi. « Nous devons développer des outils pour aider les citoyens dans leur utilisation du RGPD ».
« Pour donner un exemple, je pense à une application si possible qui permettrait de recueillir toutes les décisions d’un internaute sur l’utilisation de ses données personnelles », a-t-il dit. Une telle solution permettrait de faciliter la procédure « plutôt que de répondre à toutes les questions des opérateurs sur internet ».
Il a indiqué que le développement de cet outil pourrait se faire avec un soutien et des lignes directrices de la part de la Commission et du régulateur européen, le Comité européen de la protection des données (EDPB).
La Commission a par ailleurs souligné que la mise en oeuvre du RGPD, devenue une référence mondiale, n’était pas assez harmonisée dans l’UE, principalement à cause de la disparité des moyens alloués aux autorités nationales chargées de la protection des données.
Didier Reynders a évoqué la possibilité de lancer des procédures d’infraction à l’encontre des pays qui n’appliquent pas suffisamment le règlement. Il a précisé que la démarche de la Commission était d’abord de voir avec les pays concernés comment faire en sorte que ces autorités disposent des moyens financiers et humains suffisants.
Et « c’est en bout d’analyse (…) que l’on va voir s’il y a une raison de considérer qu’il y a un vrai manque, une vraie infraction à l’égard de la réglementation européenne », a-t-il dit.