Les autorités égyptiennes ont exécuté mardi matin onze détenus condamnés pour des affaires de droit commun, alors que les défenseurs des droits humains ont dénoncé des dizaines d’exécutions en 2020, a-t-on appris de source sécuritaire.
Les nouvelles exécutions ont eu lieu à la prison de Borg el-Arab près d’Alexandrie (nord), selon la même source qui précise que les détenus exécutés avaient « été condamnés pour des meurtres commis au cours des dernières années dans les gouvernorats d’Alexandrie et Beheira (nord) ».
Samedi, cinq autres personnes, dont trois femmes, avaient été exécutées à Ismaïlia (nord-est), également pour des affaires de droit commun.
En décembre, Amnesty International avait dénoncé une « frénésie d’exécutions » en Egypte avec la mise à mort de dizaines de détenus dans les derniers mois de 2020.
« Les autorités égyptiennes se sont lancées dans une horrible frénésie d’exécutions ces derniers mois, mettant une multitude (de prisonniers) à mort », avait estimé Philip Luther, responsable de l’ONG pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
L’organisation dénonçait également des condamnations obtenues après des « +confessions+ entachées de torture ».
De son côté, Human Rights Watch avait indiqué en octobre que 49 exécutions avaient eu lieu en 10 jours ce même mois et avait demandé « l’arrêt immédiat » des mises à mort.
L’organisation estime que sous la présidence d’Abdel Fattah al-Sissi, élu en 2014, l’Egypte est devenue l’un des 10 pays pratiquant le plus les peines capitales.
La charia, ou loi islamique, est la principale source de la loi égyptienne, selon la Constitution de 2014. Elle légitime l’application de la peine capitale.
Les exécutions visent des détenus de droit commun, mais aussi des opposants accusés notamment de faits de terrorisme.
Depuis la destitution par l’armée en Egypte en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi et l’arrivée au pouvoir l’année suivante d’Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s’est abattue sur toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.