D’importantes liasses de billets dissimulées dans des faux plafonds, des réservoirs d’eau et même dans une mosquée. Responsables militaires et fonctionnaires ont été pris la main dans le sac lors d’une campagne anti-corruption en Arabie saoudite accueillie à la fois avec satisfaction et crainte.
Lors des descentes qui se sont multipliées ces derniers mois dans le cadre de cette campagne, la police a arrêté « en flagrant délit » des dizaines de personnes soupçonnées d’amasser des pots-de-vin, et saisi l’argent caché également dans des greniers ou dans des coffres-forts souterrains, selon les médias d’Etat.
Menée par l’agence nationale spécialisée, Nazaha (« probité » en arabe), la campagne a été saluée par le public. Un numéro vert a même été mis à sa disposition pour signaler tout cas suspect.
« Le message que les dirigeants envoient aux corrompus est: +vous n’irez pas au Ritz, vous irez dans une vraie prison+ », a ironisé un responsable local, en référence à la vaste purge inédite lancée en 2017 contre princes et magnats accusés de corruption et enfermés alors dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton de Ryad.
« Quiconque reçoit des pots-de-vin et des dessous-de-table craint maintenant d’être le prochain sur la liste », a déclaré à l’AFP ce responsable qui a requis l’anonymat.
Premier exportateur mondial de brut et riche monarchie ultraconservatrice du Golfe dirigée depuis sa création par la famille des Al-Saoud, l’Arabie saoudite est confrontée à une corruption endémique et la pratique sociale bien ancrée de la « wasta », ou népotisme.
Elle est classée 51e sur 180 pays selon l’indice de corruption de Transparency International.