L’Allemagne quadruple championne du monde, la Belgique troisième du dernier Mondial, le Qatar pays-hôte, le Pays de Galles de la star Gareth Bale et le Danemark, outsider crédible: le premier tour du Mondial-2022 a déjà fait quelques victimes de choix.
La Belgique fait naufrage
La « génération dorée » belge, première au classement Fifa pendant trois ans de 2019 jusqu’au printemps dernier, ne gagnera probablement jamais rien et devra se contenter de sa troisième place du Mondial-2018.
Quatre ans plus tard, la Belgique a tout raté au Qatar. Troisièmes de leur groupe derrière le Maroc et la Croatie, les Belges n’ont inscrit qu’un seul but pendant le tournoi, face au très modeste Canada.
Surtout, ils ont étalé leur nervosité et leurs dissensions, entre la mauvaise humeur de Kevin De Bruyne et la vexation de défenseurs pointés du doigt pour leur lenteur et leur âge.
Arrivé hors de forme alors qu’il ne joue presque plus au Real Madrid, Eden Hazard n’a pas pu faire de miracles et Romelu Lukaku, débarqué blessé au Qatar, a incarné le fiasco lors du dernier match contre la Croatie avec une cascade d’occasions ratées et une sortie du terrain en larmes. Le sélectionneur, Roberto Martinez, dont les choix ont été contestés, a quant à lui quitté son poste.
Deux de chute pour l’Allemagne
« Ça ressemble à un film d’horreur », a résumé l’avant-centre Kai Havertz. Longtemps d’une impressionnante régularité, l’Allemagne vient de chuter deux fois d’affilée en phase de poules.
Au Qatar, les Allemands se sont mis d’entrée en difficulté avec une défaite contre le Japon, dans un match débuté par un geste de protestation collective contre les menaces de sanctions brandies par la Fifa pour empêcher le port du brassard inclusif « One Love ».
Ils n’ont ensuite pas pu battre l’Espagne (1-1) et leur succès contre le Costa Rica (4-2) n’a pas suffi. Moins de deux ans avant d’organiser l’Euro, l’Allemagne a vécu une « catastrophe absolue » qui « fait incroyablement mal », a reconnu l’attaquant Thomas Müller.
Des manques criants sont identifiés en défense et au poste d’avant-centre, mais le sélectionneur Hansi Flick devrait rester aux commandes.
Trop faible Qatar
Dix minutes ont suffi pour comprendre. Alors que tout le monde s’interrogeait sur la valeur de l’équipe du pays-hôte, qui s’est préparée dans le plus grand mystère pour son tournoi, les premières minutes du match d’ouverture contre l’Equateur ont apporté la réponse: le Qatar était très loin du compte.
Ce match a été le pire des trois pour le Qatar, totalement dépassé dans tous les secteurs du jeu et qui a donné une triste image de son football. Elle a été aggravée par la réaction de ses supporters, qui ont très vite quitté les tribunes du stade d’al-Bayt, à moitié vide au coup de sifflet final.
Au bout du compte, le Qatar a été le premier pays-hôte à perdre le match d’ouverture et a fini avec trois défaites, un seul but marqué et sept encaissés.
Gareth Bale au ralenti
Il a obtenu et transformé le penalty qui a permis au pays de Galles d’arracher un point face aux Etats-Unis lors du premier match. Pour le reste, Gareth Bale (33 ans) a déambulé sur les pelouses de Doha à un rythme désolant pour qui se souvient du joueur rapide et puissant qu’il a été.
Autour de lui, Aaron Ramsey, autre cadre attendu, a également failli et le reste de la troupe galloise n’a pas pu faire illusion pour son premier Mondial depuis 64 ans.
Dans une poule pourtant peu relevée (Angleterre, Iran, Etats-Unis), les Dragons n’ont pas marqué d’autre but que le penalty de Bale et ont été logiquement battus par les Anglais et les Iraniens.
Le Danemark rentre dans le rang
Les Danois n’étaient pas arrivés au Qatar dans la peau de favoris, mais ils faisaient figure d’outsiders capables d’empoisonner la vie de beaucoup de grandes équipes.
Demi-finalistes de l’Euro-2021, très solides et deux fois tombeurs de la France en Ligue des nations, ils étaient attendus en 1/8 de finale.
Mais ils ont finalement été battus par la France et l’Australie et n’ont pris qu’un point, contre la Tunisie. Ils n’ont marqué qu’un seul but, sur le deuxième temps d’un corner face aux Bleus, et n’ont jamais séduit dans le jeu.
« Il y avait un manque de fraîcheur dans les têtes. On aurait dû passer dans ce groupe, c’est une grande déception », a reconnu leur sélectionneur Kasper Hjulmand.