Des perquisitions ont eu lieu jeudi aux domiciles et bureaux du ministre français de la Santé Olivier Véran, dans le cadre d’une information judiciaire sur la gestion de la crise du coronavirus en France, a annoncé le ministère dans un communiqué.
D’autres perquisitions ont été menées chez le directeur général de la Santé Jérôme Salomon et une autre responsable de la Santé. Ces opérations se sont déroulées « sans difficulté », a-t-on fait savoir de même source.
Les investigations sont menées à la suite d’une plainte devant la Cour de Justice de la République (CJR), seule instance habilitée à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
Une information judiciaire avait été ouverte le 7 juillet pour « abstention de combattre un sinistre » et confiée à la commission d’instruction de la CJR, qui agit comme un juge d’instruction et mène les investigations.
Au total, depuis le début de la crise du coronavirus, 90 plaintes contre des ministres avaient été adressées à la CJR. Seules 9 d’entre elles ont été jugées recevables, visant, outre M. Véran, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, l’ex ministre de la Santé Agnès Buzyn ou encore l’ex porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.
Les auditions des plaignants, parmi lesquels des représentants d’un collectif de médecins, ont démarré début septembre. Ceux-ci fustigent notamment « l’incohérence des mesures » prises au sommet de l’Etat ou encore « l’absence d’application des recommandations de l’OMS ».
De son côté, le parquet de Paris, qui a reçu plusieurs dizaines de plaintes ciblant parfois des responsables de l’administration, a ouvert le 9 juin une vaste enquête préliminaire, notamment pour « homicides involontaires » ou « mise en danger de la vie d’autrui ».
Le collectif Victimes Coronavirus France, qui réunit 200 personnes, a visé mi-septembre le Premier ministre Jean Castex d’une plainte devant la CJR, estimant que le gouvernement continuait de « naviguer à vue » face à l’épidémie qui a fait 33.000 morts en France.
L’exécutif a notamment été accusé de ne pas avoir anticipé la crise, notamment concernant le besoin de masques et de matériel lors de la première vague au printemps.