Des fleurs piétinées, une stèle renversée: une enquête a été ouverte après la profanation d’un monument aux soldats africains jeudi soir à Sarcelles, au nord de Paris, a-t-on appris lundi de source proche de l’enquête.
Selon les premières images de vidéosurveillance, il s’agit « visiblement d’un homme, seul et pas encore identifié », qui a « massacré le parterre de fleurs » et frappé la stèle jusqu’à ce qu’elle se renverse peu après 19H00 GMT jeudi soir, soit deux jours après les cérémonies du 11 novembre marquant la fin de la Première guerre mondiale, indique cette source.
« Aucune inscription, aucun tag, rien n’a été laissé sur la stèle », a-t-elle ajouté.
La stèle, installée sur le parvis de la gare depuis mai 2018, a été érigée en mémoire des soldats africains combattants sous l’uniforme français et tombés pendant les deux guerres mondiales. Elle ne faisait l’objet d' »aucune polémique » et l’acte n’a pas été revendiqué, toujours selon cette source.
« Cette stèle est l’aboutissement d’un gros travail sur la mémoire, porté notamment par des associations locales dans une ville qui accueille une grosse communauté franco-africaine (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée, Centrafrique, Mauritanie) », a expliqué Patrick Haddad, le maire de Sarcelles.
« C’est très choquant de voir cette profanation sur une mémoire relativement fragile car encore récente », a-t-il poursuivi, même s’il ajoute qu’il n’y a pour l’instant « pas d’élément probant sur un geste politique ou antiafricain ».
La stèle, « fracturée en deux », n’est pas réparable selon le maire qui prévoit de la refaire entièrement.
Quelques 200.000 Africains venus des anciennes colonies françaises ont notamment combattu dans l’armée française durant la Grande Guerre.
Et pendant la Seconde guerre mondiale, les Forces françaises libres (FFL) qui combattaient les Allemands comptaient dans leurs rangs plus de 400.000 Maghrébins et tirailleurs d’Afrique noire.