Un an après la mort d’un de ses militants en prison, le principal parti d’opposition de Guinée équatoriale, Citoyens pour l’innovation (CI), a « déploré » lundi qu’aucune enquête n’ait été lancée malgré la promesse du président Teodoro Obiang Nguema d’en ouvrir une.
Cela fait, « à date d’hier », un an que Santiago Ebee Ela est décédé, a indiqué CI dans un communiqué lundi, indiquant ne pas avoir constaté que les autorités aient « clarifié cet assassinat ».
Selon CI, qui a été dissous en février par la justice équato-guinéenne, M. Ebee Ela était décédé « des suites de torture », en janvier 2018, au commissariat central de Malabo.
Dans une interview mi-janvier, le président Obiang avait indiqué « croire » que M. Ebee Ela était « un monsieur malade », et que sa mort « n’est pas liée » à des mauvais traitements. Il avait néanmoins promis qu’une enquête serait ouverte.
Dans le même communiqué lundi, CI a affirmé que les forces de sécurité ont « assiégé » le siège du parti dimanche, où réside son leader Gabriel Nse Obiang, afin, selon le parti, de l' »empêcher » d’assister à une messe en mémoire du militant décédé.
Selon CI, la Guinée équatoriale est « dans un état de siège ».
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux lundi soir, le parti au pouvoir, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), a estimé que les forces de sécurité doivent « exercer leur activité de contrôle et de maintien de l’ordre public, comme dans tout pays et lieu du monde ».
Le PDGE estime par ailleurs que CI, « ce parti politique aujourd’hui disparu, a été légalement aboli en raison de ses activités visant à fomenter le crime, la violence, la rébellion et la haine ».
Aussi, le parti au pouvoir estime que le fait que le leader de CI « diffame les forces de sécurité pour attirer l’attention sur lui est un comportement RIDICULE et EXÉCRABLE, digne de ce parti politique disparu ».
Début février 2018, l’Union européenne s’était inquiétée de la « forte détérioration de la situation des droits de l’homme » en Guinée équatoriale, tout comme Amnesty International.
A l’époque, plusieurs militants du parti CI avaient affirmé avoir été « torturés » au commissariat central de Malabo, une pratique confirmée par des défenseurs des droits de l’homme, mais fermement démentie par le pouvoir à Malabo.
Le régime du président Obiang, au pouvoir depuis 1979, est régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’homme par ses opposants et des organisation internationales.