Rappel des dates-clés des relations entre les Etats-Unis et l’Iran, qui célèbre le 4 novembre le 40e anniversaire de la prise d’otages à l’ambassade américaine, sur fond de tensions exacerbées avec Washington.
– Retour du chah –
En août 1953, Londres et Washington orchestrent un coup d’Etat contre le Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh, qui avait nationalisé la compagnie pétrolière jusque-là contrôlée par les Britanniques.
Le coup de force permet le retour à Téhéran du chah Mohammad Reza Pahlavi, contraint de s’exiler brièvement eu Europe en raison de désaccords avec M. Mossadegh, qui tentait de limiter ses pouvoirs.
L’Iran du chah devient l’un des principaux clients de l’industrie de défense américaine et un rempart contre l’influence soviétique.
A la fin des années 1950, les bases du programme nucléaire iranien sont posées, sous l’égide des Etats-Unis et dans le cadre d’accords bilatéraux avec le chah. Un programme nucléaire de coopération civile est signé en 1957 avec Washington.
– Rupture –
Le 1er février 1979, l’imam Khomeiny rentre à Téhéran après plus de quatorze ans d’exil. Le chah a pris la fuite en janvier après des mois de protestations contre son régime. La Révolution triomphe le 11 février.
Le 4 novembre, des étudiants islamistes prennent d’assaut l’ambassade américaine à Téhéran, exigeant l’extradition de l’ex-chah soigné aux Etats-Unis. 52 personnes seront retenues en otage pendant 444 jours.
En avril 1980, Washington rompt les relations diplomatiques avec l’Iran et impose un embargo commercial.
En novembre 1986, les révélations iraniennes sur la visite à Téhéran d’un émissaire du président américain Ronald Reagan font éclater l’affaire des ventes d’armes américaines à Téhéran (Irangate), visant à obtenir la libération d’otages américains au Liban.
Le 3 juillet 1988, peu avant la fin de la fin de la guerre Irak-Iran, un Airbus d’Iran Air est abattu, « par erreur » selon Washington, par un navire de guerre américain au-dessus du Golfe: 290 morts.
– « Axe du mal » –
Le 30 avril 1995, un embargo économique total américain est décrété contre l’Iran « en quête d’armes nucléaires », selon le président américain Bill Clinton. Il est suivi de sanctions contre les sociétés investissant dans les secteurs pétrolier ou gazier iraniens.
Le 29 janvier 2002, George W. Bush, successeur de Bill Clinton, place l’Iran parmi les pays de l' »axe du mal » soutenant selon lui le terrorisme.
Le président conservateur iranien Mahmoud Ahmadinejad relance en 2005 l’enrichissement d’uranium.
– Accord historique –
En mars 2009, le président américain Barack Obama offre de « parler directement au peuple et aux dirigeants » d’Iran. Mais en juin, il condamne la répression de manifestations en Iran et estime que la légitimité de la réélection de M. Ahmadinejad pose de « sérieuses questions ».
En juin 2013, les Etats-Unis se disent « prêts à collaborer directement » avec le nouveau président Hassan Rohani. En septembre, MM. Obama et Rohani se parlent au téléphone, une première depuis 1979.
Le 14 juillet 2015, Téhéran parvient avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne à un accord mettant fin à 12 ans de tensions autour du dossier nucléaire iranien.
Conclu à Vienne, l’accord entre en vigueur début 2016 et prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions en échange de garanties que Téhéran ne se dotera pas de l’arme atomique.
– Détente pulvérisée –
Mais le 8 mai 2018, le président américain Donald Trump annonce que son pays se retire unilatéralement de ce pacte. Washington rétablit en août puis en novembre de sévères sanctions, notamment contre les secteurs pétrolier et financier iraniens.
En mai 2019, Téhéran commence à se désengager de certaines de ses obligations prises dans le cadre de l’accord de 2015, en représailles aux sanctions américaines qui asphyxient son économie.
La tension atteint un nouveau pic en juin quand les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique d’Iran, annoncent avoir abattu un drone américain ayant violé selon eux l’espace aérien iranien, ce que conteste le Pentagone. M. Trump affirme avoir annulé in extremis des frappes de riposte.
En juillet, l’Iran annonce qu’il produit désormais de l’uranium enrichi à au moins 4,5%, un niveau prohibé par l’accord de Vienne.